Afrique du Sud : Plus de 125.000 hectares d’une réserve de biosphère menacés par l’exploitation du charbon (ONG)
Johannesburg – Plus de 125.000 hectares de végétation indigène dans la réserve de biosphère de Vhembe, dans la province sud-africaine de Limpopo, y compris des milliers d’arbres protégés, devraient être détruits pour faire place à des mines de charbon et à des zones industrielles, a indiqué mardi une ONG de défense de l’environnement.
La réserve, qui abrite certains des paysages naturels les plus uniques et les plus vierges du pays, est l’une des 10 seules biosphères désignées par l’Unesco en Afrique du Sud. La zone économique planifiée comprend un site industriel léger axé sur la fabrication, l’agro-industrie et la logistique, en plus d’un site industriel lourd au sud, principalement destiné à la fabrication d’acier.
Citant des documents publiés par le ministère des Forêts, de la Pêche et de l’Environnement, l’ONG «Living Limpopo» précise que 658.058 arbres protégés, dont 10.000 baobabs, devront être abattus sur le site sud et 10.000 autres sur le site nord.
Dans une déclaration à la presse, le porte-p arole de l’organisation, Lauren Liebenberg, a souligné que l’impact sur la santé de l’écosystème du biome de savane et des communautés environnantes sera dévastateur.
Une étude d’experts sur la végétation a identifié quatre espèces d’arbres préoccupantes en matière de conservation et protégées en vertu de la loi. Le nombre total de spécimens enregistrés était de 109.034, dont 51,3% étaient des arbres marula, 41,9% des arbres à berger, 5,2% des baobabs et 1,65% des arbres à bois de plomb.
L’habitat de Musina Mopane Bushveld, mal protégé, était la plus grande unité de végétation de la région et comptait par conséquent le plus grand nombre d’arbres protégés, soit 96 336, selon l’étude.
En décembre 2022, les organisations «Living Limpopo», «CALS» et «All Rise» avaient intenté une action en justice contre la décision d’accorder une autorisation environnementale pour l’établissement du site sud. L’affaire est toujours en cours devant la Haute Cour à Polokwane.