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05 Fév

Agroscope conclut que les résidus de pesticides sont très répandus dans les sols suisses

Genève – Dans le cadre d’une étude approfondie, le centre de compétence de la Confédération suisse dans le domaine de la recherche agronomique et agroalimentaire, Agroscope, a conclu que les résidus de pesticides sont très répandus dans les sols suisses et pourraient avoir un impact négatif sur la vie microbienne et les champignons utiles du sol.

Jusqu’à présent, les résidus de produits phytosanitaires dans les sols suscitaient relativement peu d’intérêt, fait observer le Centre, qui a étudié 100 parcelles de grandes cultures et de cultures maraîchères exploitées de manière biologique, conventionnelle ou avec semis direct. Les échantillons de sol ont été analysés à la recherche de 46 résidus de pesticides différents. Les chercheurs-euses ont également étudié dans quelle mesure ces résidus affectent la vie microbienne du sol.

Les chercheurs-euses ont montré que les résidus de produits phytosanitaires sont très répandus, même si les concentrations sont généralement très faibles, de l’ordre du microgramme par kilogramme.

Les chercheurs disent également avoir trouvé des résidus de seize substances actives différentes dans des sols qui étaient exploités selon les règles de l’agriculture biologique depuis plus de 20 ans. Ces résidus proviennent soit de l’époque où de tels pesticides étaient encore appliqués sur la parcelle en question, soit ils ont été véhiculés par le vent ou l’eau depuis les parcelles voisines, explique la même source.

« Il est surprenant de constater que des résidus de pesticides dont l’utilisation n’est plus autorisée en Suisse (par exemple l’atrazine, le linuron, le chlorpyrifos) ont également été identifiés », ajoutent les auteurs de l’étude.

En outre, les analyses ont montré que la corrélation entre la concentration et le nombre de résidus de produits phytosanitaires dans le sol d’une part et la vie microbienne du sol d’autre part est statistiquement négative. Une relation très nette a pu être établie entre l’abondance des champignons mycorhiziens arbusculaires, un groupe très répandu de symbiotes végétaux utiles, et le nombre de pesticides détectés dans le sol: plus il y a de résidus différents, moins il y a de champignons mycorhiziens. Cela suggère que l’application de pesticides pourrait avoir un impact à long terme sur l’écosystème du sol, notamment en raison de leur rémanence.

L’étude montre qu’indépendamment du mode d’exploitation, les résidus de produits phytosanitaires sont une réalité dans les sols agricoles. Cependant, les concentrations de résidus trouvées étaient généralement faibles, surtout en agriculture biologique, et ont pu être détectées principalement grâce à la méthode de mesure sensible utilisée.

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