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21 Fév

Anticiper les risques du dérèglement climatique nécessite une amélioration et observation systématiques des phénomènes climatiques (M. Fassi Fehri)

Rabat – L’anticipation des risques liés aux changements climatiques passe nécessairement par une stratégie d’amélioration permanente et d’observation systématique des phénomènes climatiques, a indiqué, mardi soir à Rabat, le secrétaire perpétuel de l’Académie Hassan II des sciences et techniques, Omar Fassi Fehri.

« L’anticipation des risques liés aux changements climatiques passe nécessairement par une stratégie d’amélioration permanente, d’observation systématique et de compréhension des phénomènes climatiques permettant d’aboutir à une réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES) », a dit M. Fassi Fehri qui s’exprimait à l’ouverture de la session plénière solennelle 2017 de l’Académie.

Il a également souligné l’importance de la recherche et du déploiement des solutions permettant de réduire les émissions des GES, notamment dans les océans, faisant savoir que le Maroc est « extrêmement concerné par les interactions entre le climat et les océans ».

Le Royaume est doté d’une façade maritime ouverte à la fois sur l’Atlantique et la Méditerranée et jouit d’une situation géographique qui en fait l’un des carrefours de transit maritime les plus denses, a rappelé le secrétaire perpétuel de l’Académie lors de cette session tenue sous le thème « Océan et climat: cas du Maroc ».

Les activités maritimes dans le Royaume offrent environ 20% du PIB national, a-t-il relevé, déplorant, toutefois, que ces ressources aquatiques soient menacées par la super-exploitation, la production massive et l’acidification globale des océans suite à l’absorption des gaz carboniques.

Afin de faire face à ces risques, il a jugé nécessaire d’approfondir le débat sur les problématiques liées au dérèglement climatique, promouvoir l’enseignement et la formation scientifique multidisciplinaire et encourager les axes de recherche sur le fonctionnement du climat, tant sur les aspects de la collecte, d’analyse de données et d’informations que sur les mécanismes physiques et chimiques, ainsi que les modèles numériques qui les couplent, à même de réduire les incertitudes et améliorer les projections.

Pour sa part, Mme Valérie Masson-Delmotte, chercheure à l’Université Paris Saclay et co-présidente du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (IPCC/GIEC), a précisé qu’au cours des cinquante dernières années, plus de 90% de la chaleur supplémentaire est « emmagasinée dans les océans et elle y restera pendant très longtemps ».

Si « l’on suit le parcours d’une goutte d’eau dans les océans, elle mettrait environ 4.000 ans pour arriver au point de départ, ce qui montre le caractère irréversible du réchauffement climatique », a expliqué Mme Delmotte dans une déclaration à la MAP en marge de cette rencontre.

Les océans jouent également un rôle fondamental dans les échanges de carbone, a-t-elle fait savoir, notant qu’ils ont « extrait environ 30% de nos rejets de gaz carbonique de l’atmosphère, entraînant ainsi une acidification des eaux de mer et des préoccupations pour les écosystèmes marins ».

Ils jouent aussi un rôle extrêmement important par rapport au cycle de l’eau, a-elle poursuivi, ajoutant que le réchauffement des océans et la fonte des glaciers entraînent une montée au niveau des mers avec des enjeux pour toutes les villes côtières et les petites îles du monde.

Ils constituent également une source importante d’alimentation et d’activité économique, d’où l’importance de cette thématique d’interaction des enjeux océans et changements climatiques, a-t-elle conclu.

Organisée du 21 au 23 février, cette rencontre annuelle, qui réunit des experts internationaux, des chercheurs et des climatologues des quatre coins de monde, traite de plusieurs thématiques, notamment « la modélisation des interactions océan-climat », « les niveaux de mers et événements climatiques extrêmes », la « thermodynamique et chimie des océans et impacts sur les ressources ».

 

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