Barclays prise à partie pour financer toujours des projets d’énergies fossiles
Londres – La banque britannique Barclays a été prise à partie par de nombreuses ONG écologistes qui lui reprochent de continuer toujours de financer des projets d’énergies fossiles, malgré ses promesses en faveur du climat.
« Fund Our Future », un collectif regroupant plusieurs ONG et mouvements climatiques, a révélé mercredi que la banque britannique a octroyé 24,58 milliards USD aux entreprises opérant dans des énergies fossiles entre janvier et septembre, soit 200 millions de plus, par rapport à l’année dernière.
Ces chiffres, qui font de la banque la première source de financement des énergies fossiles en Europe, sont d’autant plus étonnants que Barclays avait dévoilé en mars d’ambitieuses promesses sur le climat, déplore le collectif dans un communiqué.
Barclays s’était engagée à atteindre la neutralité carbone au cours des 30 prochaines années, promettant de n’accorder des financements qu’à des entreprises dont les projets respectent les objectifs climatiques. Ses activités dans les secteurs de l’énergie et de l’électricité devaient être les premières à être redirigées vers cet objectif.
Comme les autres banques d’Europe, Barclays subit la pression des groupes d’activistes et des investisseurs institutionnels pour prendre en compte les considérations environnementales et sociales dans ses activités. Elle est, selon ces organisations, le plus grand soutien financier des compagnies d’énergie fossile avec 123 millions USD de financement alloué depuis la signature de l’accord de Paris en 2015.
« Fund Our Future » reproche à Barclays d’avoir conclu un accord avec l’entreprise canadienne Enbridge, spécialisée dans les oléoducs, pour un prêt de 2,1 milliards USD, le jour même de l’annonce de son plan sur le climat.
Mais la banque britannique a tenu a défendre sa politique. « Nous sommes d’accord que le but est celui d’une économie neutre en carbone, ce qui explique notre ambition pour 2050. Dans l’intervalle, nous financerons les producteurs énergétiques pour nos besoins en énergie aujourd’hui et qui investissent dans la transition » énergétique, lesquels, « comme la plupart des entreprises durant la pandémie, ont besoin de financement supplémentaire cette année », a réagi un porte-parole de Barclays.
« Le vrai test, ce sur quoi nous travaillons depuis avril, est de mesurer les émissions carbone des produits financiers et pas simplement le niveau des financements, et c’est que nous allons faire en informant les investisseurs d’ici la fin de l’année », ajoute-t-il.
Le rapport de « Fund Our Future » accuse également HSBC d’être la deuxième banque qui finance le plus l’énergie fossile en Europe derrière Barclays avec 19 milliards USD de soutien financier au cours des neuf premiers mois de l’année.