Le Brésil cède aux États-Unis la présidence du principal forum international sur la bioénergie
Brasilia – Le Brésil a cédé aux Etats-Unis la présidence de la Plateforme pour le Biofuture, un conclave mondial dédié à la promotion de la bioéconomie à faible teneur en carbone et du rôle de la bioénergie dans la lutte contre le changement climatique.
L’annonce a été faite lors de la conférence de la Plateforme pour le Biofuture (24-26 courant)/Sommet II, en présence du secrétaire au Commerce extérieur et aux Affaires économiques au ministère brésilien des Affaires étrangères, l’ambassadeur Sarquis José Buainain Sarquis.
La plateforme, dont le Maroc est membre, est une coalition internationale, lancée en 2016, lors de la COP22 tenue à Marrakech, pour accélérer la recherche et l’investissement dans la bioéconomie en tant que stratégie de décarbonisation.
Le Brésil est à la tête de l’initiative depuis sa création, mais en 2019, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a assumé le rôle de facilitateur de la Plateforme.
« Au cours des cinq dernières années, nous avons fait des progrès considérables dans la consolidation de la plateforme Biofuture en tant que principal forum international pour la promotion de la bioéconomie durable, élément clé de la transition énergétique », a indiqué M. Sarquis qui intervenait à l’ouverture de ce forum qui se tient par visioconférence.
Les règles de gouvernance de la plateforme Biofuture prévoient un mandat rotatif pour la présidence. A partir du 1er juin prochain, la présidence passe officiellement du Brésil aux États-Unis.
Le changement a été approuvé à l’unanimité des pays membres. Selon la diplomatie brésilienne, le changement « apporte force et maturité institutionnelle à l’initiative ».
« En consultation avec le Brésil et les autres membres, nous nous concentrerons sur l’accélération technologique, la promotion de la formation de chaînes de biomasse durables, l’encouragement du financement vert et la formation d’un consensus environnemental sur le rôle de la biomasse en tant qu’élément clé de la révolution technologique de l’énergie propre », a déclaré le secrétaire adjoint du département américain de l’énergie, David Turk qui s’exprimait à cette même occasion.
Evoquant l’état des lieux au Brésil, Sarquis a souligné les projections internationales sur le rôle prépondérant de la bioénergie à faible teneur en carbone dans les efforts mondiaux visant à atténuer les effets du changement climatique.
« La bioénergie et la bioéconomie sont également des secteurs qui créent des emplois, favorisent le développement, créent de la valeur à la production rurale, contribuent à diversifier les sources d’énergie et augmentent la sécurité énergétique dans les pays qui les développent », a-t-il fait observer.
Il a également annoncé le lancement prochain d’une campagne internationale, avec le soutien du secteur privé, axée sur le défi du remplacement des matières premières fossiles par des produits issus de la bioéconomie renouvelable, assurant que la bioénergie est au centre des stratégies brésiliennes de décarbonisation de l’économie.
La Plateforme pour le Biofuture réunit 20 pays avec des marchés pertinents pour les biocarburants et les biomatériaux avancés, qui sont outre le Maroc, l’Argentine, le Brésil, le Canada, la Chine, le Danemark, l’Égypte, la Finlande, la France, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Mozambique, les Pays-Bas, le Paraguay, les Philippines, le Portugal, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Uruguay.
Initiée par le Brésil, en présence de représentants d’organisations internationales comme l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), la plateforme pour le Biofuture, parrainée par l’Agence de promotion des exportations et des investissements (AspexBrasil), vise à promouvoir la collaboration internationale et le dialogue pour faciliter un environnement propice aux investissements avancés en carburant à faible teneur en carbone et en bioéconomie.