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20 Nov

Budget participatif : Un outil efficace de la gouvernance locale de la démocratie participative (séminaire)

Marrakech, 20/11/2018 (MAP) – Le Budget participatif, un dispositif à travers lequel les citoyens peuvent être associés à la définition des finances publiques, est un outil efficace de la démocratie participative et de la gouvernance locale, ont souligné, mardi à Marrakech, les intervenants à un séminaire sur le thème « Budget participatif : avancées et défis pour la transition vers des villes et des territoires durables », organisé dans le cadre du 8ème Sommet Africités.

Lors de cette rencontre, les participants représentant le Maroc, le Sénégal, Madagascar et la Tunisie, ont présenté tour à tour l’expérience de leurs pays respectifs dans ce domaine tout en mettant en relief la portée et les limites du budget participatif en tant que mode de gouvernance des affaires locales.

Née au Brésil, l’approche du budget participatif s’est largement développée ces dernières années en Afrique où l’on recense aujourd’hui plus de 700 cas dans 28 pays du continent, alors qu’en 2004, l’on comptait seulement trois expériences dans trois pays africains, et qu’en 2009 les communes qui ont adopté cette démarche dépassaient les cinquantaines, ont-ils fait savoir.

Cette approche, ont-ils expliqué, permet de donner la parole aux acteurs locaux et associatifs ainsi qu’aux simples citoyens pour qu’ils puissent faire part de leurs besoins et attentes lors de l’élaboration du budget, notant que cette démarche est l’une des meilleures façons de les impliquer dans la gestion des affaires locales.

Parmi les avantages de l’adoption d’un budget participatif, les intervenants ont cité la transparence et l’équité dans les investissements, une bonne priorisation des projets de développement et une meilleure appropriation de ceux-ci par la population.

Présentant l’expérience de la commune de Darou Mousty au Sénégal, M. Madiop Biteye, maire de cette localité de la région de Louga, a indiqué que la mise en place du budget participatif est intervenue dans un contexte de rareté des ressources et devant l’exigence de la population d’une gestion transparente et démocratique.

Cette approche a permis d’impliquer la population dans l’ensemble du processus d’identification et de planification des projets de développement, de rationaliser les ressources et surtout de partager avec les citoyens les défis et les enjeux de la gestion des affaires locales, a-t-il dit, soulignant à cet égard l’importance de faire du budget participatif une « réalité et un mode de budgétisation, de gestion et de suivi des politiques publiques locales ».

Pour sa part, Jean Christian, maire d’une petite commune rurale de Madagascar, a fait savoir que sa commune a adopté le budget participatif en 2014 et que cette première expérience a permis une meilleure mobilisation des ressources locales et des partenaires notamment privés.

Ce dispositif mérite d’être soutenu au niveau de l’ensemble de l’Afrique car il contribue au renforcement des capacités des élus au niveau local, préconisant à cet égard la création d’un réseau africain des communes ayant adopté ce mode de gouvernance pour que chacun puisse apprendre de l’expérience de l’autre dans ce domaine.

L’expérience de la Tunisie a également été mise en relief lors de cette rencontre par Imane El Fehri, conseillère de la municipalité de La Marsa qui applique le budget participatif depuis 2014. Elle a fait observer à ce propos que la constitution tunisienne autorise aux collectivités locales d’adopter les mécanismes de la démocratie participative et les principes de la gouvernance ouverte afin de garantir une plus large participation des citoyens et de la société civile à l’élaboration des projets de développement.

Mme El Fehri a en outre relevé qu’auparavant 100% du budget de la commune Al Marsa était géré par les autorités locales, mais avec l’adoption du budget participatif, 10% du budget est géré par les citoyens eux-mêmes, notant que cette démarche a contribué à construire un rapport de confiance entre les citoyens et l’administration.

De son côté, le maire de Chefchaoune, Mohamed Sefiani, a présenté l’expérience de sa ville dans ce domaine, notant que celle-ci est la première en son genre au niveau du Maroc qui a permis d’aboutir depuis 2015 à de « très bonnes réalisations ».

M. Sefiani a mis l’accent sur les avantages que représente ce mode de gouvernance démocratique, à savoir la reddition des comptes et une transparence totale, se disant convaincu que cette démarche mérite d’être pérennisée dans la mesure où elle constitue « une école de la démocratie participative ».

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