Casablanca: débat autour des solutions durables à la problématique du financement des engrais en Afrique

Casablanca- La nécessite d’apporter des solutions durables à la problématique du financement des engrais en Afrique a été, mercredi à Casablanca, au centre de la troisième édition du Forum africain de financement des engrais.

Organisé par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), OCP Africa et le Mécanisme africain de financement du développement des engrais, ce Forum constitue une occasion de mobiliser l’écosystème et les ressources nécessaires pour réfléchir collectivement à des solutions durables au financement des engrais notamment dans un contexte mondial marqué par l’envolée des cours avec des implications majeures pour la sécurité alimentaire en Afrique.

S’exprimant à cette occasion, le Directeur Général d’OCP Africa, Mohamed Anouar Jamali, a relevé que dans un contexte qui se caractérise par la perturbation de l’approvisionnement en engrais, ayant comme conséquence la hausse des prix des fertilisants, ce Forum arrive à point nommé pour adresser collectivement le thème de financement de la chaine de valeur des engrais, qui constitue un enjeu prioritaire pour assurer la sécurité alimentaire du continent africain.

Dans ce sillage, il a rappelé que l’OCP est fortement engagé pour un secteur des engrais résilients et une agriculture créatrice de valeur sur le continent, ce dont en atteste le lancement récent de l’initiative d’envergure pour soutenir les agriculteurs africains en réponse à la flambée des prix des engrais.

Cette opération n’est pas uniquement basée sur la fourniture des engrais de qualité mais consiste également à la mise en place d’actions de sensibilisation des petites fermiers, à la facilitation de l’accès aux intrants de qualité, à la formation en les supportant pour sécuriser la commercialisation de leurs produits ainsi qu’à l’accès au financement, a poursuivi M. Jamali.

« Nous sommes conscients des grands défis du secteur des engrais, et nous sommes convaincus que seule une action collective peut les adresser de manière efficiente et durable », a-t-il noté, faisant savoir qu’une deuxième phase de ce plan d’envergure est lancée cette semaine.

Cette deuxième phase structurelle qui portera sur 4 millions de tons d’engrais, adaptés aux sols et aux cultures africaines, va représenter environ le double de notre approvisionnement habituel et phosphaté sur le continuent et a pour objectif de contribuer à nourrir plus de 1 milliard de personnes grâce à une augmentation de la production agricole, selon M. Jamali.

Pour sa part, le directeur du Département de l’agriculture et de l’agro-industrie à la BAD, Martin Fregene, a indiqué que les agriculteurs passent par des « temps difficiles », face à la hausse quadruplée des prix des fertilisants cette année, en comparaison à l’année précédente.

Ainsi, il a souligné la nécessité de trouver des solutions durables en vue de garantir l’accès de tous les acteurs de la chaine de valeur des engrais au financement et d’apporter des solutions pour assurer la santé des sols en menant des actions concrètes.

De son côté, le représentant de la BAD au Maroc, Achraf Tarsim a relevé que « nous sommes aujourd’hui à un moment décisif où on est entrain de frôler une crise alimentaire au niveau du continent africain », conjuguée à l’augmentation des prix des denrées alimentaires et le problème d’approvisionnement en terme d’engrais et de fertilisants.

Dans ce contexte, la BAD a approuvé une facilité africaine de production alimentaire d’urgence d’un montant de 1,5 milliard d’euro pour accompagner 20 millions d’exploitants agricoles pour que l’Afrique puisse produire ce dont elle a besoin elle même, a-t-il ajouté dans une déclaration à la presse.

Tenu jusqu’au 13 octobre sous le thème « catalyser le financement des engrais pour une croissance durable », ce forum se veut une plateforme de partage des retours d’expérience, d’évaluation de la pertinence des modèles actuels et de présentation des réalisations et projets à succès.