Climat: Le Maroc, un pays engagé au regard de ses progrès (Directeur de l’AFD)
Rabat – Le Maroc est un pays engagé au regard, à la fois, de son ambitieuse contribution nationale sur le Climat, mais aussi très concrètement, des progrès en matière de transition vers les énergies renouvelables, a souligné le directeur de l’Agence française de développement (AFD) au Maroc, Mihoub Mezouaghi.
L’étape qui s’ouvre est celle d’une plus forte décarbonation de l’économie marocaine pour renforcer sa résilience mais aussi tirer parti des importantes opportunités induites par les mutations du marché européen, qui sera lui-même plus ouvert à des biens à faible intensité carbone, a relevé M. Mezouaghi dans une interview accordée à la MAP, à la veille du 5ème anniversaire des Accords de Paris sur le climat.
En ce sens, a-t-il poursuivi, le New green Deal et la stratégie Power to X, fortement soutenus par l’Union Européenne et ses Etats membres, proposent un cadre stratégique bilatéral fertile pour adapter toute la chaîne de valeur industrielle et agricole, en amont par l’approvisionnement du tissu économique en énergie sobre en carbone et en aval par des modes de production et de consommation moins énergivore.
M. Mezouaghi a, par ailleurs, souligné que cinq ans après les accords de Paris sur le Climat, « nous sommes tous plus conscients de l’impératif d’accélérer la transition de nos modèles de développement ».
La trajectoire de hausse des températures à plus de 3°C pointée par les prévisions du GIEC n’a pas encore été inversée, et ce en partie en raison d’une mobilisation insuffisante de la finance Climat, a-t-il déploré.
Pour s’approcher d’une neutralité carbone à horizon 2050, qui correspondrait à une hausse des températures de seulement 1,5°C, près de 4000 à 5000 milliards de dollars doivent être investis dans la transition écologique dans le monde, a-t-il fait observer, ajoutant qu’aujourd’hui, la finance climat est estimée à seulement 400 à 500 milliards de dollars par an.
« C’est d’ailleurs ce constat qui a conduit l’AFD à réunir en novembre près de 450 banques publiques de développement pour aligner nos agendas Climat », a-t-il fait savoir, rappelant dans ce sens que les conséquences environnementales, économiques et sociales seront plus importantes dans les pays les plus vulnérables, alors même que ces pays sont les moins contributeurs en matière d’émission de CO2.