La Colombie dans une « situation critique » à cause de la crise de l’énergie et de l’eau (ministre de l’environnement)

Bogota- La ministre colombienne de l’environnement, Susana Muhammad, a mis en garde contre la « situation critique » à laquelle est confrontée la Colombie, à cause de la crise de l’énergie et de l’eau provoquée par le phénomène climatique « El Nino ».

Les médias locaux, qui rapportent les déclarations de la ministre, écrivent que les pluies attendues ce mois d’avril ne pourront pas compenser le déficit enregistré dans les principaux barrages du pays.

Susana Muhammad a reconnu que cette crise touche particulièrement les barrages et le secteur de l’énergie électrique, soulignant les efforts déployés depuis des mois « pour adapter le système énergétique, afin que nous ne souffrions pas des coupures de courant ».

Face à cette urgence, des mesures ont été adoptées par le gouvernement pour réduire la consommation d’énergie, tant à l’adresse des ménages que des unités industrielles, avec pour objectif d’éviter un scénario similaire aux pannes d’électricité que le pays avait connues dans les années 1990.

La ministre a également souligné l’importance de la diversification des sources d’énergie, avec notamment une contribution de 5 % des énergies renouvelables à la matrice énergétique du pays, en plus du pari fait sur les nouvelles technologies pour consolider l’approvisionnement en énergie.

La semaine dernière, les autorités colombiennes avaient commencé à rationner l’eau potable dans la capitale Bogota, où habitent plus de 7 millions de personnes, à cause de la sécheresse provoquée par le phénomène « El Nino ».

Le directeur de l’Institut colombien d’hydrologie, météorologie et études environnementales, Chisliane Echeverry, a expliqué que le faible niveau des précipitations enregistré en avril est attribué aux changements climatiques au niveau global, soulignant que la transition vers la phase neutre et la stabilisation du phénomène « El Nino » auront lieu entre avril et juin.

Cependant, cette transition ne signifie pas la disparition des effets du phénomène, car ils vont perdurer et d’autres phénomènes s’y ajouteront, comme les « oscillations tropicales » (Madden et Julian), qui ont balayé la Colombie et contribué à une sécheresse inhabituelle dans le pays.

Non loin de la Colombie, le président équatorien Daniel Noboa a décrété la semaine dernière « l’état d’exception » pendant 60 jours, à cause de « graves troubles internes et désastres publics » provoqués par la crise énergétique, qui ont conduit au rationnement de l’électricité pendant une longue période.

Cet « état d’exception » vise à garantir un flux suffisant de ressources économiques pour combler le déficit d’énergie électrique et assurer l’approvisionnement des ménages et de l’économie.

La situation en Équateur est particulièrement exacerbée par l’assèchement des rivières, faisant que le fonctionnement minimum des centrales hydroélectriques ne garantit plus la couverture de la demande en électricité, selon les autorités.