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10 Nov

COP22 : La résilience à l’insécurité alimentaire, une priorité pour les pays africains

Marrakech -Face aux changements climatiques et à leurs répercussions sur le secteur agricole, les pays africains ont érigé la résilience à l’insécurité alimentaire en une priorité, multipliant les actions et les initiatives en vue d’atténuer la vulnérabilité de l’Agriculture et d’adapter ce secteur aux nouvelles exigences du réchauffement de la planète.

La 22ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique est une occasion pour les pays d’Afrique de présenter leurs efforts en matière de lutte contre les changements climatique, mais également l’impact de la variabilité du climat sur l’agriculture, un secteur qui contribue, dans une proportion de 20 à 30 pc, au produit intérieur brut des pays au sud du Sahara, et représente 55 pc de la valeur totale des exportations africaines.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a indiqué dans son cinquième rapport d’évaluation (AR5) que «presque partout en Afrique, l’exploitation agricole est entièrement tributaire de la qualité de la saison des pluies, ce qui rend ce continent particulièrement vulnérable aux changements climatiques».

La fréquence accrue des sécheresses pourrait considérablement amoindrir les disponibilités alimentaires, comme ce fut le cas dans la Corne et le sud de l’Afrique, pendant les décennies 80 et 90, ajoutent les experts, notant qu’une élévation des températures hivernales moyennes, nuirait également à la production des cultures qui exigent des températures fraiches.

Les changements climatiques de par leurs effets sur la température, la pluviométrie, la biodiversité et les écosystèmes contribuent à accroitre la vulnérabilité de l’agriculture. Ainsi, les conséquences directes sur l’agriculture sont un raccourcissement de la durée moyenne des périodes de croissance végétative, une faible croissance de la biomasse, et une réduction des potentialités productives des écosystèmes (diminution des terres arables due à leur dégradation, exposition accrue des plantes au stress hydrique et amenuisement du volume des eaux de surface dans la plupart des régions).

Au niveau de l’élevage, les changements climatiques influencent la disponibilité du fourrage et favorisent l’apparition de vecteurs pathogènes pour le bétail.

Présents en force à cette COP22, les pays africains exposent les différentes actions entreprises par leurs gouvernements respectifs, notamment en matière de planification, de protection et de consolidation de ressources hydriques, d’encouragement des exploitants à abandonner progressivement l’agriculture de rendement, les systèmes agricoles fragiles et les cultures exigeant de grandes quantités d’engrais et de pesticides, au profit de pratiques durables et résilientes au changement climatique.

La société civile, les entreprises privées et les organisations non gouvernementales africaines font également entendre leurs voix lors de cette rencontre planétaire qui se poursuivra jusqu’au 18 novembre, mettant en exergue l’importance de cultiver des variétés résistantes à la sécheresse, et d’adopter des méthodes de stockage d’eau plus efficaces et des systèmes de rotation culturale variés.

Des pratiques de préservation des ressources naturelles, d’agriculture biologique durable, de revitalisation des sols, d’entretien des forêts, et d’utilisation de pollinisateurs naturels, sont également développés par certains pays du Continent.

En somme, l’Afrique devra composer avec son environnement naturel afin de le rendre plus productif et résilient au changement climatique. De nombreuses communautés ont déjà commencé à développer une résilience en stimulant les écosystèmes existants et les ressources naturelles disponibles. C’est en mettant en œuvre ces bonnes pratiques et en gérant de manière appropriée les effets du changement climatique que le continent pourra assurer une résilience renforcée à l’insécurité alimentaire.

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