ActualitésDébat à Rabat sur la décarbonation de la mobilité pour préserver la qualité de vie des citoyens

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28 Avr

Débat à Rabat sur la décarbonation de la mobilité pour préserver la qualité de vie des citoyens

Rabat – La décarbonation de la mobilité pour préserver la qualité de vie des citoyens a été au centre d’une session tenue dans le cadre de la 11è rencontre des Agences urbaines, organisée vendredi à Rabat sous le thème « Planification urbaine et transition urbaine verte : quels enjeux pour le Maroc ? ».

Le développement urbain et le transport s’influencent mutuellement de manière négative lorsqu’il s’agit de villes à la circulation dense et qui font face à des problèmes d’embouteillage, a soutenu Alina Koschmieder, consultante à l’ONU Habitat-Mexico, dans son intervention sur « Des approches intégrées pour une mobilité urbaine durable et inclusive ».

Ce lien négatif s’intensifie d’autant plus lorsque le nombre de voitures particulières a tendance à augmenter, a-t-elle ajouté, alertant sur la problématique de la faible densité urbaine et de l’étalement urbain qui peuvent générer un développement urbain pas durable.

Pour aider les villes à évoluer vers des mobilités plus durables, elle a suggéré de lier la croissance urbaine aux politiques d’aménagement du territoire et aux investissements dans les transports afin d’améliorer l’accès aux emplois et aux services autour des stations.

Mme Koschmieder a préconisé en ce sens la planification multimodale pour diversifier les moyens de transport et favoriser les transports non motorisés, tout en assurant la marchabilité et des espaces publics attrayants.

Elle a, par ailleurs, présenté quelques cas d’études dan ce sens, notamment celui de la ville de Dar es Salam en Tanzanie, qui a choisi de mettre en place un système de transport rapide par bus (BRT). Il s’agit d’un transport en commun avec des bus de haute qualité avec des voies dédiées.

Le deuxième cas concerne la ville d’Arar en Arabie Saoudite qui vise à développer une nouvelle voie de contournement pour deux autoroutes afin de libérer l’axe urbain principal du trafic lourd et de le transformer en boulevard, tandis que le troisième cas d’étude s’intéresse à la ville de Barcelone en Espagne qui œuvre à faire des rues des espaces publics pour que ces dernières ne soient plus destinées uniquement aux voitures.

« Rabat a connu un des premiers systèmes de transport de type tramway moderne qui constitue un réel succès en termes d’offre, d’insertion urbaine et de transformation », s’est de son côté félicitée la directrice générale de Rabat région mobilité, Loubna Boutaleb.

Elle a présenté l’évolution des déplacements mécanisés et l’évolution des véhicules avec celle du produit intérieur brut (PIB), insistant sur la nécessité d’agir pour décarboniser la mobilité en améliorant l’attractivité des transports en commun pour répondre à la demande et freiner l’usage des voitures.

Mme Boutaleb a, en outre, appelé à la mise en place d’alternatives aux transports d’entreprises et scolaires, encourageant dans ce sens d’adopter des modes actifs, notamment le recours aux vélos ou à la marche à pied.

Elle a, par ailleurs, souligné la problématique de l’inégalité d’accès à la mobilité, affirmant que « si on a accès à la mobilité, on a accès aux études, à la santé, aux loisirs et au travail et il s’agit d’un droit devant être accessible à toutes les catégories sociales ».

« Les documents d’urbanisme, qui sont l’outil de planification par excellence de nos territoires, ont évolué en termes de quantité et de qualité », s’est, pour sa part, félicitée la directrice générale de l’Agence urbaine de Rabat-Salé, Khaddouj Guenou.

Depuis la création des agences urbaines au Maroc, la planification est dans une logique de régulation, de respect de la loi et de lutte contre l’informel, a-t-elle souligné, expliquant que la première génération de planification était dans une logique quantitative avec comme soucis majeur de couvrir tous les territoires de documents d’urbanisme.

La deuxième génération de planification accordait quant à elle plus d’intérêt à la qualité des territoires et des documents, tandis que la troisième œuvre pour le passage de la logique de l’étalement urbain à celle de la compacité urbaine, a-t-elle conclu.

Initié par le ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et la Politique de la ville et la Fédération Majal en partenariat avec ONU-Habitat Maroc, cet atelier de partage et de réflexion vise à examiner les moyens et les voies susceptibles de canaliser cette transition pour la rendre porteuse de développement durable à travers une planification urbaine et une gestion inclusive.

Ce Workshop, qui rassemble deux jours durant les maires de plusieurs villes africaines, des représentants des pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), des experts nationaux et internationaux d’ONU-Habitat, GIZ et Maroc, et des directeurs d’agences urbaines, est en droite ligne de la vision stratégique de SM le Roi Mohammed VI tendant à inscrire le développement durable dans toutes les politiques sectorielles.

Quatre axes sont au centre de ce débat, à savoir la conception des documents d’urbanisme et la transition urbaine verte, la mobilité et la transition urbaine verte, le rôle des espaces ouverts dans la transition urbaine verte et la transition hydrique, un nouveau challenge pour la planification urbaine.

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