El Niño: La FAO lance un plan d’action actualisé
Rome – L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé, jeudi, un plan d’action anticipé et de réponse actualisé pour faire face à la menace du phénomène climatique El Niño.
Pour réduire son impact sur les moyens de subsistance agricoles et sur la sécurité alimentaire des populations les plus à risque et les plus vulnérables, la FAO a lancé un plan actualisé qui nécessite un investissement de près de 160 millions de dollars.
En perturbant les régimes de précipitations et de températures, l’impact de nouveaux événements liés à El Niño sur l’agriculture et sur la sécurité alimentaire « peut être grave et entraîner d’importantes souffrances humaines et pertes économiques », signale-t-elle.
Selon l’organisation onusienne, les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs et autres petits producteurs subissent les impacts les plus directs et immédiats des chocs climatiques. « Une action anticipative efficace doit donc se concentrer sur la prévention des dommages et des pertes aux cultures, au bétail, aux terres productives, à l’eau et aux infrastructures afin de protéger la nourriture à sa source », poursuit-on.
Une telle démarche garantit non seulement l’approvisionnement alimentaire local, mais atténue également les effets plus larges sur les communautés, les économies locales et les besoins en aide humanitaire, souligne la FAO, notant que chaque dollar investi dans une action anticipative peut générer pour les familles agricoles un retour sur investissement de plus de 7 dollars en pertes évitées et en avantages supplémentaires.
L’organisation a, d’ailleurs, déjà commencé à mettre en œuvre des actions d’anticipation face au phénomène afin de réduire la probabilité que les familles aient recours à des mécanismes d’adaptation négatifs, comme vendre leurs biens ou sauter des repas. Cependant, « des fonds sont nécessaires le plus immédiatement possible pour mener des actions anticipatives à grande échelle et dans les délais », a déclaré le directeur du bureau des situations d’urgence et de la résilience de la FAO, Rein Paulsen.
D’après lui, « il est primordial de renforcer les systèmes agroalimentaires pour qu’ils soient plus résilients aux chocs climatiques afin d’éviter la perte de vies et de moyens de subsistance ».
Au 30 octobre 2023, la FAO avait mobilisé 35 millions de dollars, laissant un déficit de 125 millions de dollars. Grâce à cela, l’agence des Nations Unies a déjà lancé des actions d’anticipation dans 19 pays prioritaires et atteint 700.000 personnes grâce à un financement de la Belgique, le Canada, la Direction générale de l’aide humanitaire et de la protection civile de l’Union européenne, l’Allemagne et la Norvège.