Émissions de CO2 d’origine fossile en 2020 : À quelque chose malheur est bon
-Par : Yosra BOUGARBA-
Rabat – Avec la propagation de la Covid-19, les cours en ligne ont remplacé les cours présentiels, des entreprises et administrations ont adopté le télétravail, des frontières internationales ont été fermées et des activités industrielles ont été suspendues.
Ainsi, les différentes mesures instaurées pour endiguer cette épidémie ont affecté la demande et la consommation des énergies dans le monde, notamment celles d’origine fossile, et par conséquent leurs émissions polluantes.
Dans son bilan annuel publié le 11 décembre, le Global Carbon Project (GCP) a annoncé que les émissions mondiales de CO2 d’origine fossile ont connu une baisse record de 7% en 2020, notant que cette baisse concerne toutes les catégories, particulièrement le charbon, suite à la réduction de la demande d’électricité, et le pétrole avec la restriction des déplacements.
« Les émissions de CO2 d’origine fossile ont diminué dans la plupart des pays en 2020, avec les plus fortes baisses aux États-Unis, dans l’UE et en Inde. Les émissions en Chine ont moins baissé en raison d’une reprise rapide et d’une relance économique importante », a précisé le GCP, organisation chargée de quantifier les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et leurs causes.
En Chine, les émissions quotidiennes de CO2 d’origine fossile ont fortement diminué en février, alors que les émissions globales quotidiennes de CO2 d’origine fossile ont enregistré une baisse de 17% par rapport aux niveaux moyens de 2019, a souligné le Global Carbon Project.
Interrogé sur les sources d’énergie fossile, Fayçal Ait Boumallassa, membre du conseil national de l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT) Maroc, a indiqué dans une déclaration à la MAP qu’il s’agit de tout composé contenant des hydrocarbures d’origine biologique, se trouvant dans la croûte terrestre avec la particularité d’être utilisé comme source d’énergie, notamment le charbon, le pétrole et le gaz naturel.
Les émissions de CO2 affectent de manière directe notre climat terrestre, qui impacte à son tour les mécanismes d’adaptation, altère des services écosystémiques, augmente la fréquence des aléas climatiques et l’érosion de la biodiversité, a-t-il avancé.
« Les émissions mondiales de CO2 d’origine fossile ont augmenté régulièrement au cours des dernières décennies. Alors que 2020 a connu une baisse sans précédent, les émissions vont probablement rebondir en 2021 », lit-on au bilan annuel du Carbon Global Project.
Pour maintenir cette baisse en 2021, « les gouvernements doivent prendre des décisions pour migrer vers l’usage de sources d’énergies propres ou moins polluantes, éliminer les centrales thermiques, migrer vers une consommation énergétique intelligente et promouvoir l’efficacité énergétique », a suggéré l’enseignant des sciences de la vie et de la terre.
En outre, il a souligné la nécessité de favoriser la séquestration de carbone, encourager l’industrie des énergies propres et d’investir dans l’éducation relative à l’environnement.
Pour les gestes que chacun de nous peut entreprendre pour contribuer à la baisse des émissions de CO2, il a appelé à réduire son empreinte carbone, encourager les transports publics propres et le reboisement ainsi qu’à s’intégrer dans les politiques visant la réduction de ces émissions.