Essaouira : Lancement de « Mogagreen », un projet écologique à forte valeur ajoutée
Essaouira – « Mogagreen », un projet écologique à forte valeur ajoutée, a été lancé, samedi à Essaouira, avec pour finalité ultime de faire de la Cité des Alizés la ville africaine avec zéro déchets recyclables arrivant aux décharges à l’horizon 2030.
Lancée lors d’une rencontre rehaussée par la participation de M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et Président-Fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, du gouverneur de la province, Adil El Maliki, ainsi que des représentants des partenaires et de divers acteurs publics et privés, cette nouvelle initiative est le fruit d’une intelligence collective et d’une action concertée de plusieurs opérateurs et entreprises.
La philosophie de ce projet consiste en l’alignement sur les stratégies de développement durable, la réduction de l’empreinte du carbone au sein de la ville, la création d’emplois verts, l’insertion sociale, la valorisation et la dignification, la consécration de la démarche participative et éco-citoyenne et la création d’un modèle économico-durable, susceptible d’être dupliqué à l’échelle africaine.
Ce projet cible des générateurs de déchets à la source (20.000 foyers, 20 établissements scolaires et 300 professionnels) et ambitionne la promotion de l’image d’Essaouira comme cité innovante et durable, l’engagement des habitants dans une démarche éco-responsable, la création d’une communauté de recycleurs et de 50 emplois directs, la mise en place d’une plateforme de tri secondaire et de prétraitement ainsi que l’implémentation d’un modèle innovant et technologique pour la gestion et la valorisation des déchets, à même d’être dupliqué sur les plans régional, national et continental.
S’exprimant à cette occasion, M. El Maliki, a indiqué que le noyau dur du potentiel que recèle la province d’Essaouira demeure le patrimoine, la diversité culturelle et l’histoire qui font l’ADN de cette partie du territoire national, mettant également en lumière la richesse côtière, l’écosystème arganier et l’art de l’hospitalité et du partage qui caractérisent la province.
Et d’enchaîner que le projet « Mogagreen » s’inscrit dans cette logique et dans cet état esprit, en ce sens qu’il s’agit d’une initiative de « partage d’expériences », soulignant que ce projet « jouit de toutes les chances et des atouts pour réussir, être partagé et dupliqué dans d’autres régions du Royaume ».
Rappelant le projet de réhabilitation et de mise en valeur de l’ancienne médina, en cours de réalisation conformément aux Hautes Instructions de SM le Roi Mohammed VI, le gouverneur a précisé que ce projet d’envergure prévoit dans son volet écologique le déploiement de poubelles pour la collecte des déchets permettant le recyclage.
Il a, dans la foulée, souligné la mobilisation, au sein de la médina, d’associations et d’acteurs partenaires de ce grand projet, dont il faut tirer profit afin de réunir toutes les conditions optimales pour assurer le succès de l’initiative de « Mogagreen ».
M. El Maliki a, en outre, évoqué le lancement du projet de l’éco-village de Sidi Kaouki, mettant en avant les actions entreprises pour garantir le développement durable en milieu rural, à travers une série de projets et d’initiatives visant la promotion des produits de terroir, notamment l’huile d’argan et ses dérivés ainsi que l’huile d’olive.
De son côté, le co-fondateur de la société porteuse du projet, Youssef Chaqor, a expliqué que ce projet consiste en « l’articulation de l’intelligence collective de la ville pour éviter l’arrivée des déchets recyclables aux décharges », relevant que le système est ainsi construit autour de l’engagement des entreprises, de la collectivité territoriale, de la région et bien sûr des collecteurs ».
Le point d’orgue de ce projet, a-t-il fait observer, est de faire en sorte que ces déchets deviennent une valeur qu’on peut descendre au niveau des collecteurs afin de leur garantir un revenu dans un cadre entrepreneurial, tout en leur garantissant une visibilité sur le volume qu’ils sont appelés à traiter et le nombre de jours à travailler, avec pour objectif ultime une livraison vers des recycleurs et des industriels.
Pour leur part, les représentants des différents partenaires ont exprimé leur plein soutien à ce projet d’une extrême importance, qui a trait à une thématique d’actualité, à savoir le développement durable, tout en se disant résolus d’assurer l’accompagnement nécessaire afin que les objectifs de cette initiative très ambitieuse soient traduits dans la réalité.