FORAF: Trois questions au directeur de l’Unité de financement du développement local de l’UNCDF
Propos recueillis par Samia BOUFOUS
Saïdia- Le directeur de l’Unité de financement du développement local du fonds d’équipement des Nations-Unies (UNCDF), David Jackson, met l’accent dans une interview accordée à la MAP en marge de sa participation au forum des régions d’Afrique (FORAF), tenu du 08 au 10 septembre à Saïdia, sur le rôle crucial des acteurs locaux dans l’optimisation des ressources financières.
Dans cette interview, M. Jackson braque les projecteurs sur les enjeux relatifs au financement des politiques publiques menées par les gouvernements locaux et à la gestion des ressources financières et humaines sur le plan régional.
- Comment l’UNCDF peut contribuer à l’optimisation du financement public dédié au développement local ?
Premièrement, je tiens à préciser que les régions ont un rôle clé dans l’optimisation, la supervision et la gestion des ressources financières des collectivités territoriales. Pour le Maroc, énormément d’acquis ont été réalisés en matière de décentralisation et de régionalisation, surtout en ce qui concerne les plans territoriaux de développement et l’organisation de la première édition du forum des régions d’Afrique à Saïdia sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dénote l’engagement du Royaume en faveur de la promotion de la bonne gouvernance au niveau régional.
Ce qu’il faut aussi savoir c’est que dans le cadre de son rôle de bailleur de fonds et d’instrument d’investissement, l’UNCDF offre des modèles de financement du « Last mile » permettant de débloquer les ressources publiques et privées destinées au financement des projets visant à réduire la pauvreté et d’encourager le développement économique local et régional.
2. Quels sont les enjeux de la gestion des ressources financières et humaines sur le plan régional?
Les défis de la gestion des ressources financières et humaines au niveau régional sont nombreux. L’un des problèmes à soulever c’est que les régions ont souvent un « lien indirect » avec les finances, car ce sont en fait les villes, les municipalités et les gouvernements locaux qui gèrent ces ressources financières.
Cependant, les régions peuvent être « un intermédiaire » très important entre les villes et le gouvernement local. Je tiens aussi à préciser qu’en cas de décentralisation, les collectivités locales doivent faire face à un triple défi: assurer le fonctionnement des actions publiques de la collectivité, gérer les relations avec les partenaires locaux, l’État et les acteurs extérieurs) et optimiser la gestion des ressources financières.
Pour ce qui est du financement, il faut s’assurer que le développement local devrait prendre place dans un environnement « holistique » et « positif ».
3. Vous avez conçu le Mécanisme de financement de l’adaptation au niveau local, un mécanisme mondial permettant aux collectivités locales des pays les moins avancés d’accéder à des financements pour investir dans la résilience au changement climatique. Le Maroc a-t-il accès à ce mécanisme?
Ce qu’il faut savoir c’est que la Facilité Local Climate Adaptive Living (LoCAL) est un mécanisme visant à intégrer l’adaptation au changement climatique dans les systèmes de planification et de budgétisation des gouvernements locaux, accroître la sensibilisation et la réponse au changement climatique au niveau local et augmenter le montant des financements dédiés à l’adaptation au changement climatique.
Il n’y a donc aucune raison pour que le Maroc ne puisse pas bénéficier de ce programme. D’ailleurs les autorités marocaines sont particulièrement bien placées pour identifier les réponses d’adaptation au changement climatique qui répondent le mieux aux besoins locaux.