France: nouvelle journée de mobilisation des agriculteurs
Paris – Après une légère accalmie ce week-end, les agriculteurs français poursuivent leurs manifestations, ce lundi, avec notamment des blocages sur les grands axes routiers du pays, pour protester contre les rémunérations « trop faibles », ou encore les formalités administratives européennes, jugées « trop lourdes ».
À l’appel de deux syndicats agricoles, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et les Jeunes Agriculteurs (JA), les agriculteurs ont décidé de durcir le ton ce lundi en bloquant les principaux axes routiers permettant de rejoindre ou de quitter Paris, afin de faire pression sur le gouvernement.
Au total, huit points de blocage sur de grandes autoroutes à quelques kilomètres du périphérique parisien sont prévus par les deux syndicats agricoles à partir de 14H00, avec pour mot d’ordre un « siège » de la capitale, pour « une durée indéterminée ».
« Les blocages vont se poursuivre jusqu’à ce que l’on ait des réponses aux questions que l’on a posées », prévient Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, cité par les médias.
Des opérations escargot des taxis s’ajoutent aux blocages des agriculteurs ce lundi en Île-de-France (région parisienne), les chauffeurs de taxis manifestant contre les tarifs de transport établis par l’Assurance maladie sur le transport sanitaire.
Le gouvernement a, de son côté, annoncé que 15.000 membres des forces de l’ordre seront mobilisés lundi pour empêcher que les tracteurs n’entrent dans « Paris et les grandes villes ».
Selon un décompte des renseignements territoriaux relayé par les médias locaux, 40 actions des agriculteurs sont dénombrées sur l’ensemble du territoire français.
Une cellule interministérielle de crise a aussi été ouverte dimanche « en prévision des menaces de blocage liées à la mobilisation agricole ».
Outre la hausse des marges de la part des industriels et des distributeurs et, par conséquent, la baisse de leurs revenus, les agriculteurs français fustigent une concurrence qu’ils jugent « déloyale » venue d’autres pays européens, au moment où ils font face à des maladies qui déciment leur bétail, à la problématique des restrictions d’irrigation et aux normes « difficiles » à respecter au quotidien.
Depuis le 18 janvier, plusieurs dizaines d’entre eux bloquent des autoroutes, à plusieurs endroits du pays, et se rassemblent sur des ronds-points pour signifier leur mécontentement.
La FNSEA, premier syndicat agricole, réclame au gouvernement des « réponses immédiates sur la rémunération », dont une aide d’urgence aux « secteurs les plus en crise », et, à plus long terme, la mise en oeuvre d’un « chantier de réduction des normes ».
Pour tenter d’éteindre la révolte du monde agricole, le Premier ministre avait dévoilé, vendredi, des mesures d’urgence, dont l’abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR), des indemnités gonflées pour les éleveurs touchés par la maladie des bovins MHE, et des sanctions lourdes contre trois industriels de l’agro-alimentaire ne respectant pas les lois françaises sur les prix. Encore insuffisant pour les syndicats d’agriculteurs qui avaient appelé le jour même à poursuivre la mobilisation.
La grogne des agriculteurs touche aussi d’autres pays européens, notamment l’Allemagne, le Pays-Bas, la Roumanie, la Pologne, la Hongrie et la Bulgarie.