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21 Sep

La journée sans voiture, pour des villes plus durables

Par Mehdi NOURI

Rabat – Un air frais et sain, une atmosphère naturelle et animée par les gazouillis des oiseaux, une image qui paraît tellement lointaine et utopique pour la majorité des populations qui restent enfermées dans une jungle de béton, avec son air pollué, ses embouteillages angoissants et les klaxons anxiogènes. Ce constat de pollution tant sonore qu’atmosphérique, conséquence directe de l’omniprésence des voitures dans nos vies, a entraîné des risques et dangers innombrables pour la santé humaine et le bien-être.

La journée mondiale sans voiture s’avère alors nécessaire pour prévenir et sensibiliser la population mondiale à tous les dangers liés à la surutilisation de nos moyens de locomotion favoris. Cette journée vise principalement à réduire les problèmes du trafic urbain, mais surtout à sensibiliser face aux conséquences néfastes et invisibles de la pollution causée par les voitures, tout en faisant la promotion d’un mode de vie plus éco-responsable, à travers l’utilisation des vélos, la marche ou les transports en commun.

En effet, la santé publique et les défis de la congestion et de la pollution atmosphérique dans les villes représentent des défis sanitaires majeurs pour les villes du monde entier, a indiqué l’Organisation des Nations unies (ONU) dans son rapport de 2022 sur les villes.

L’expansion urbaine non planifiée, la dépendance de la population à l’égard du transport routier motorisé, notamment l’utilisation abusive des voitures et les volumes élevés de transport de marchandises pour répondre à la consommation urbaine contribuent à maintenir des niveaux élevés de pollution atmosphérique, avertit l’ONU.

De ce fait, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) évalue à 7 millions le nombre de décès prématurés liés à la pollution de l’air et estime que 99% de la population mondiale respire un air contenant des produits toxiques.

Dans un rapport datant de 2018, l’OMS a estimé que 93% des enfants dans le monde sont exposés quotidiennement à un air toxique, ce qui met leur santé en danger.

Les infections aiguës des voies respiratoires inférieures causées par l’air pollué ont été liées au décès de 600.000 enfants en 2016, selon le rapport.

L’exposition à la pollution atmosphérique pourrait, en outre, avoir des répercussions sur la santé des bébés, favorisant l’apparition de maladies cardiovasculaires et respiratoires, d’après une étude de l’université du Colorado aux États-Unis.

La pollution sonore, quant à elle, augmente les risques de migraine et de surdité, mais peut aussi provoquer des dépressions nerveuses, causées essentiellement par les voitures et leurs klaxons en milieu urbain.

A l’instar des autres capitales du monde, Rabat s’apprête à accueillir, en collaboration avec les autorités locales, la « Journée sans voitures », organisée par l’association des Jeunes du 21ème siècle sous le thème « Rabat, sans ma voiture ».

Il s’agit d’une occasion pour limiter les gaz d’échappement liés à l’usage intensif des voitures, protéger l’environnement et améliorer la qualité et le niveau de vie, a déclaré à la MAP le président fondateur de cette association, Aziz Fekkaki.

L’idée de célébrer cette journée au Maroc vient après la tenue de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) à Marrakech, a indiqué M. Fekkaki.

Ledit événement vise à sensibiliser les citoyens, en particulier les habitants de Rabat, à l’importance de préserver l’environnement, a-t-il expliqué, estimant que ne pas utiliser la voiture et organiser les transports, grâce à une démarche écologique qui prend soin de l’environnement, contribue à réduire les émissions toxiques dues au transport jusqu’à 70% .

Il est clair que la « journée sans voiture » s’érige comme un premier bastion dans la lutte pour des villes plus durables, l’un des Objectifs de développement durable, car malgré le confort et la protection que les voitures prodiguent, celles-ci constituent une épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes et peuvent aussi bien conforter notre bien-être que l’envenimer.

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