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09 Juin

La COP22 au Maroc, « nouvelle preuve de la capacité des pays en développement à façonner l’avenir de notre planète » (Conseiller spécial de l’ONU)

Copenhague, 09/06/2016 (MAP)- Le Conseiller spécial de l’ONU pour le Programme de développement durable et pour le changement climatique, David Nabarro, a estimé que l’organisation de la COP 22 au Maroc, « véritable chef de file » en matière d’énergies renouvelables, est une « nouvelle preuve de la capacité des pays en développement à façonner l’avenir de notre planète ».

« Le Maroc est incontestablement un chef de file en matière d’énergie solaire et éolienne, et ce leadership est particulièrement important à mettre en valeur en tant que modèle pour les autres pays en développement et émergents », a indiqué M. Nabarro dans un entretien accordé à la MAP.

Selon le responsable onusien, « le combat pour vaincre les changements climatiques dangereux sera gagné ou perdu dans le monde en développement ».

« C’est là une des nombreuses raisons pour lesquelles la présidence marocaine de la Conférence des Parties est si importante », relève le Britannique qui cumule les postes de Conseiller spécial de l’ONU pour le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et pour les changements climatiques, après 30 années d’expérience dans les domaines de la santé publique, de la nutrition et du développement.

Grâce à l’intégration du secteur privé, le Royaume donne aussi la preuve que « certaines des meilleures opportunités d’investissement disponibles dans le secteur de l’énergie propre sont en Afrique et d’autres marchés en développement », a-t-il poursuivi.

Pour David Nabarro, « le Maroc joint ainsi le geste à la parole en montrant à d’autres pays d’Afrique et ailleurs la façon non seulement de s’adapter aux changements climatiques, mais aussi de prospérer en construisant une économie d’énergie propre ».

Interrogé sur les principaux enjeux de la prochaine grande messe sur le climat prévue dans la ville ocre, le Conseiller onusien a indiqué que la COP 22 aura pour mission de « donner corps » à la plupart des volets clés de l’accord de Paris, dont les méthodes de comptabilisation, de suivi et de vérification des émissions de gaz à effet de serre, les mécanismes technologiques ainsi que le volet financier.

Marrakech pourra ainsi servir, a-t-il dit, d’opportunité pour concrétiser les dispositions de l’Accord de Paris bien avant la date fixée pour sa mise en œuvre en 2020.

Aujourd’hui, il existe une forte dynamique politique pour aller de l’avant, note-t-il en évoquant la signature en série par les Etats de l’Accord global sur le climat, l’engagement du secteur privé à bâtir une économie verte grâce à l’essor des énergies renouvelables outre l’engagement de maires, gouverneurs et responsables locaux à travers le monde qui sont devenus à l’avant-garde de ce combat.

« Je tiens à remercier le Maroc d’avoir accepté d’être l’hôte de la COP22 car ce rendez-vous sera une étape importante dans cette première année du périple des quinze prochaines années dans lequel nous nous embarquons pour mettre en œuvre le plan d’action pour l’avenir de l’humanité et de la planète, en l’occurrence l’agenda 2030 », a par ailleurs indiqué le Conseiller spécial de l’ONU pour ce programme de développement durable.

En septembre 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté ce nouveau cadre de développement mondial reposant sur 17 objectifs de développement durable déclinés en 169 cibles dans les domaines notamment de la lutte contre la pauvreté, la santé, l’éducation, le développement social et la protection de l’environnement.

« Le changement climatique fait partie de ce grand projet, et clairement l’une des zones les plus urgentes et importantes à régler », a-t-il dit.

« Nous pouvons, et nous devons être, la première génération à mettre fin à l’extrême pauvreté, et la dernière à tenter d’inverser les effets du changement climatique », a encore affirmé le responsable onusien.

  1. Nabarro a lancé à cet effet un appel pressant pour que tous les citoyens du monde soient non seulement informés des Objectifs du développement durable mais se les approprient afin d’amener les dirigeants à tenir leurs engagements à les concrétiser.

Le Conseiller spécial de l’ONU a tenu enfin à souligner que comme face à la pauvreté, les femmes souffrent aussi de manière disproportionnée des effets des changements climatiques.

Avec l’améliorant de la séquestration du carbone dans les sols, et l’utilisation d’autres méthodes agricoles améliorées et durables, les femmes, qui représentent la majorité des petits agriculteurs, peuvent avoir un impact énorme sur la réduction de 24 pc des émissions de GES qui proviennent de l’utilisation des terres et de l’agriculture, a-t-il dit en relevant leurs rôles dans le changement des habitudes de consommations pour privilégier des produits plus durables et recyclables.

« Il est primordial de mettre en valeur la contribution des femmes à de telles solutions tout en soulignant combien les femmes sont touchées de manière disproportionnée par les effets du changement climatique », selon le Conseiller spécial de l’ONU.

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