L’adoption de la taxe carbone, une étape cruciale pour l’évolution écologique du Maroc (BKGR)
Casablanca – L’adoption de la taxe carbone constitue une étape cruciale pour l’évolution écologique du Maroc, ressort-il d’une récente publication « Flash Strategy » de BMCE Capital Global Research (BKGR).
« Bien que perfectible, la taxe carbone demeure un outil clé de la transition écologique et son adoption est une étape cruciale pour l’évolution énergétique du Maroc. La réussite de sa mise en œuvre nécessite un juste équilibre entre efficacité économique, soutenabilité sociale et compétitivité des entreprises et doit s’accompagner d’une vision stratégique globale et inclusive », indique BKGR dans cette publication intitulée « Taxe carbone : quels impacts pour le Maroc ? ».
D’après la même source, l’instauration d’une taxe carbone au Maroc pourrait se heurter à certaines contraintes liées notamment au coût élevé de la mise en œuvre.
« Les industries marocaines à forte émission carbone pourraient ainsi subir une pression accrue sur leurs coûts opérationnels et compromettre davantage leur compétitivité internationale », explique BKGR.
En parallèle, l’adhésion sociale représente un défi crucial dans la mesure où la perception publique de la taxe carbone demeure complexe, en particulier pour les ménages à faible revenu qui supporteraient les hausses de coûts énergétiques, souligne le bureau panafricain de global research, estimant que la mise en place de campagnes d’information et de mesures compensatoires, telles que des crédits d’impôt ou des subventions, serait indispensable pour susciter l’acceptation et garantir une transition plus équitable.
En outre, BKGR rappelle que le Maroc avait adopté une stratégie « ambitieuse » de Finance Climat à l’horizon 2030 qui repose sur trois piliers interconnectés, à savoir « la mise en place d’un marché financier intégré », « la promotion des investissements verts à travers une offre adaptée et des projets attractifs sur le plan du rendement et de l’impact écologique » et « l’exploration d’innovations financières, telles que les Fintechs et les marchés de carbone, afin de démocratiser l’accès aux financements verts et d’encourager l’adoption de solutions durables ».
Et de poursuivre : « Dans ce sillage, la loi de finances 2025 prévoit l’introduction d’une taxe carbone visant à réduire la facture pétrolière de l’Etat en orientant le mix énergétique vers des ressources renouvelables, plus économiques et durable. Toutefois, son application pourrait être reportée à 2026 ».
Basée sur le principe du « pollueur-payeur », cette taxe a pour objectif de limiter les émissions CO2 tout en renforçant les finances publiques, avec une contribution estimée à +0,8% du produit intérieur brut (PIB).
Elle devrait également stimuler l’innovation dans le secteur des énergies renouvelables et encourager des pratiques industrielles plus durables, s’appuyant sur les progrès réalisés, tels que le projet Noor Ouarzazate.