ActualitésL’Afrique australe aux prise avec le phénomène El Nino et la sécheresse (rencontre)

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23 Avr

L’Afrique australe aux prise avec le phénomène El Nino et la sécheresse (rencontre)

Mpumalanga (Afrique du Sud)- Des experts environnementaux ont mis en garde, mardi à Mpumalanga (270 km de Pretoria), contre les conséquences désastreuses d’El Niño qui se produit plus fréquemment et plus violemment en Afrique australe, entraînant des dommages environnementaux à grande échelle et exacerbant la sécheresse et les risques dans d’autres domaines de la vie.

La région australe est durement affectée par la sécheresse induite par El Niño, un phénomène naturel qui se produisait à un moment où d’autres développements négatifs, tels que les tensions géopolitiques et la nature interconnectée de ces risques actuels et émergents, menaçaient de conduire à ce que certains appellent une «polycrise», font constater des participants à une rencontre sur l’ampleur de la crise alimentaire dans la région.

S’exprimant à cette occasion, le PDG du Conseil sud-africain de la recherche agricole (ARC), Litha Magingxa a déclaré que ces crises entraînent une famine imminente, une migration de population et une perturbation générale de la vie.

«Alors que nous nous réunissons ici aujourd’hui, l’intention est de créer un espace de dialogue en vue d’une collaboration entre nous en tant que diverses parties prenantes, notamment les représentants des gouvernements, les organisations régionales, les missions diplomatiques et la société civile, en faveur d’une approche coordonnée et holistique pour faire face à la crise d’El Nino», a-t-il souligné.

Il a, à cet égard, exhorté les gouvernements de la région australe, les donateurs et les acteurs internationaux à prendre des mesures urgentes pour sauver des vies et éviter de nouvelles catastrophes.

Les efforts de tous ces intervenants contribueraient effectivement à accroître la sensibilisation et la compréhension de la crise El Niño en Afrique australe, ainsi qu’à renforcer la capacité des décideurs politiques et des parties prenantes à développer des stratégies et des politiques fondées sur des données probantes pour atténuer les effets du phénomène et renforcer la résilience dans la région, soutient l’expert.

Pour sa part, le président du Réseau d’analyse des politiques alimentaires, agricoles et des ressources naturelles (Fanrpan), Theo de Jager, a déclaré que les agriculteurs de la région australe souffrent énormément à cause de la sécheresse provoquée par le phénomène El Niño.

En Afrique du Sud, par exemple, l’ampleur du problème est tel que les agriculteurs sont endettés cette année à hauteur d’environ 6 milliards de dollars (120 milliards de rands) dans l’industrie du maïs, a-t-il déploré.

M. Jager a ainsi exhorté tous les partenaires à réfléchir aux mesures à prendre au niveau de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ou de l’Union africaine (UA) pour gérer les risques agricoles de manière à garantir que les agriculteurs seraient protégés contre le phénomène El Niño.

Il s’agit de faire en sorte que les agriculteurs de la région australe puissent s’assurer que, lorsqu’ils se trouvent dans ce bourbier, ils disposent d’un revenu durable qu’ils pourront exploiter et pouvoir produire lorsque la saison des semis arrivera.

Le Fonds monétaire international (FMI) avait déjà averti la semaine dernière que les risques pesant sur les perspectives économiques de l’Afrique australe étaient orientés à la baisse, en raison de l’impact de la sécheresse provoquée par El Niño.

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