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14 Nov

L’Afrique doit forger une coopération élargie et renforcée pour sécuriser de manière rationnelle ses ressources naturelles

Marrakech – L’Afrique doit forger une coopération élargie et renforcée notamment en vue de sécuriser et utiliser de manière rationnelle et durable ses ressources naturelles de base et renforcer sa résilience face aux catastrophes naturelles, a souligné, lundi à Marrakech, le président de la COP22, Salaheddine Mezouar.

« L’ampleur des défis qu’affronte notre continent notamment en termes de stabilité et de sécurité nous impose, en tant qu’Africains, de s’appuyer sur notre potentiel de coopération, dans une démarche préventive pour une stabilité durable », a indiqué M. Mezouar dans une allocution lue en son nom par le commissaire de la COP22, Abdeladim Lhafi, lors d’une réunion des ministres africains consacrée au lancement officiel d’un plan d’action pour la soutenabilité, la stabilité et la sécurité en Afrique (3S).

Cette coopération, a expliqué M. Mezouar, devrait opter pour une « approche pragmatique, proactive et pluridimensionnelle » pour traiter les causes profondes de l’accentuation des conflits potentiels en Afrique, ajoutant que « notre action collective gagnerait à impliquer davantage les jeunes notamment du milieu rural en tant qu’acteurs actifs dans les efforts d’adaptation au même titre que l’atténuation ».

« Leaders et vecteurs du changement dans leurs communautés et sociétés respectives, les jeunes ont grandement besoin que l’on renforce leurs capacités et leur offrir le cadre approprié pour saisir les opportunités que renferment les activités climat-compatibles », a-t-il insisté, estimant qu’une telle approche permettra également d’immuniser les jeunes contre les idéologies extrémistes et les protéger contre les filières de la traite des êtres humains.

« Riche de ses avoirs traditionnels et attachée à ses valeurs de solidarité et de partage, l’Afrique dispose d’un potentiel inestimable de créativité et d’esprit d’initiative en faveur du climat qu’il convient de transformer en projet concret à l’instar de l’initiative des 3S », a relevé le président de la COP22.

Les changements climatiques exercent une pression sans précédent sur les ressources naturelles en Afrique, a-t-il dit, précisant que certaines prévisions estiment qu’à l’horizon 2030 environ 35% des terres agricoles africaines ne seront plus cultivables.

« En effet près de 40% des Africains vivent dans des environnements où les ressources en eau sont insuffisantes. Les projections indiquent que d’ici à 2030 la pénurie de l’eau fera migrer jusqu’à 24 millions de personnes. Cela pourrait attiser les tensions sociales, exacerber davantage la conflictualité en Afrique et constituer un terreau fertile pour la radicalisation et le terrorisme », a fait remarquer le président de la COP22.

De plus, selon les prévisions de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), même avec l’ambition de doubler la production agricole d’ici à 2050, une personne sur vingt risque encore d’être sous-alimentée, a noté M. Mezouar, faisant observer que cette vulnérabilité risque de s’accentuer davantage dans une Afrique qui comptera plus de 2 milliards d’habitants en 2050 et 4 milliards à la fin de ce siècle.

« Si ce potentiel démographique est un atout pour le développement de l’Afrique, il risque, en l’absence d’une approche de développement globale et intégrée, d’être un facteur d’appauvrissement et d’instabilité », a-t-il martelé.

S’exprimant également à cette occasion, le ministre sénégalais de l’Environnement et du développement durable, Abdoulaye Balde, a mis l’accent sur la pertinence et l’importance de cette réunion et le lancement officiel de cette initiative visant à faire face aux changements climatiques à travers la valorisation des ressources humaines du continent, et plus particulièrement les jeunes.

La pénurie de l’eau dans plusieurs pays africains qui souffrent de différents phénomènes environnementaux exige la prise de décisions courageuses et urgentes pour remédier à cette situation, a-t-il souligné, souhaitant succès à cette initiative.

Pour sa part, Mme Monique Barbut, Secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a indiqué que ce plan décrit les défis tout en fixant les solutions devant être posées pour relever ces défis, notant que l’objectif de cette initiative est de sillonner une « armée verte » pour la réhabilitation sociale dans le milieu rural en Afrique et éviter ainsi des phénomènes portant atteinte au développement durable.

Ce plan « audacieux et ambitieux » place l’Homme et les jeunes au centre de ses priorités, a-t-elle dit, appelant à investir dans les jeunes pour édifier une Afrique prospère et développée.

La réunion ministérielle de haut niveau consacrée au lancement officiel du Plan 3S, présidée par le Maroc et le Sénégal, a été marquée par la présence d’une cinquantaine de ministres et responsables en charge de l’environnement, en plus de représentants de plusieurs organismes internationaux et régionaux.

A cette occasion, deux tables-rondes ont été organisées sous les thèmes « Instaurer la soutenabilité, la stabilité et la sécurité en Afrique » et « Une Afrique qui s’élève dans un environnement fragile ».

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