L’Assemblée générale de l’ONU se penche sur la crise mondiale de l’eau
Nations-Unies (New York) – L’Assemblée générale des Nations-Unies a tenu, jeudi à New York, une réunion de haut niveau sur la question de l’eau et le développement durable, l’occasion de mettre l’accent sur la crise de l’eau qui affecte des milliards de personnes dans le monde.
Lors de cette rencontre, marquée par la participation de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement et de ministres des pays membres, des responsables onusiens ont appelé la communauté internationale à investir dans des solutions concrètes pour mettre fin à cette crise mondiale.
Intervenant à l’ouverture de la réunion, la vice-secrétaire générale des Nations-Unies, Amina Mohammed, a souligné que la mobilisation du soutien pour faire face à la crise de l’eau « est essentielle » à la mise en œuvre de l’ensemble du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
« Comme le souligne le dernier rapport d’étape d’ONU-Eau, le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les cibles de l’ODD6 (Objectif de développement durable numéro 6) d’ici à 2030 », a-t-elle rappelé, faisant observer que pour parvenir à un accès universel à l’eau et à l’assainissement, « le taux actuel de progrès devrait quadrupler ».
La numéro deux de l’ONU a relevé que les menaces interdépendantes du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution augmenteront la pénurie d’eau. D’ici 2040, un enfant sur quatre de moins de 18 ans dans le monde (près de 600 millions) vivra dans des zones de stress hydrique extrêmement élevé, a-t-elle averti.
De son côté, le président de l’Assemblée générale, Volkan Bozkir, a qualifié d’ »échec moral » le fait de vivre dans un monde avec des niveaux d’innovation technique et de succès aussi élevés, tout en continuant à laisser des milliards de personnes sans eau potable ni installations de base pour se laver les mains. « Et ne vous y trompez pas, c’est un échec mondial qui a des implications profondes pour nous tous », a-t-il déploré.
Rappelant que l’Assemblée générale des Nations-Unies a déclaré les années allant de 2018 à 2028 Décennie internationale d’action sur « L’eau au service du développement durable », M. Bozkir a noté que l’eau fait partie intégrante du développement durable, « mais que nous sommes bien en retard sur les objectifs et les cibles que nous nous sommes fixés ».
Selon les estimations actuelles de l’ONU, quelque 2,2 milliards de personnes, soit près d’un tiers de la population mondiale, continuent de ne pas avoir accès à une eau potable gérée en toute sécurité, alors que 4,2 milliards de personnes, soit plus de la moitié de la population de la planète, vivent sans assainissement géré en toute sécurité, 2 milliards de personnes n’ont pas leurs propres toilettes décentes et que 3 milliards manquent d’installations de base pour se laver les mains.
Dans ce contexte, il a appelé à agir pour surmonter cette profonde inégalité en se concentrant sur des actions tangibles et concrètes.
Le président de l’Assemblée générale a également appelé la communauté internationale à travailler en étroite collaboration avec les groupes de la société civile et avec les jeunes pour renforcer les objectifs et les activités liés à l’eau.