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20 Déc

L’OCDE appelle le Canada à accélérer ses efforts pour verdir ses secteurs de l’énergie et des transports

Montréal – L’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE) a appelé, mardi, le Canada à accélérer ses efforts pour verdir ses secteurs de l’énergie et des transports, soulignant que le pays doit mettre rapidement en œuvre les mesures programmées pour réduire l’intensité en carbone de son secteur énergétique et rendre son secteur des transports plus respectueux de l’environnement.

« En réaffirmant son engagement contre le changement climatique, le Canada a choisi une trajectoire plus verte, mais il faut que le pays mette rapidement en œuvre les mesures programmées pour réduire l’intensité en carbone de son secteur énergétique, notamment dans les sables bitumineux, et rendre son secteur des transports plus respectueux de l’environnement s’il entend progresser vers ses objectifs d’émissions pour 2030 », a affirmé l’OCDE dans un nouveau rapport.

Selon la troisième édition des Examens environnementaux de l’Organisation consacrée au Canada, le pays a atteint un stade où il peut faire prospérer son économie sans intensifier sa consommation d’énergie, la pollution de l’air et les émissions.

Toutefois, il demeure le deuxième pays de l’OCDE (après l’Estonie) à la plus forte intensité de carbone et le quatrième émetteur de gaz à effet de serre de l’Organisation, a précisé la même source, relevant que les émissions croissantes des transports et la production pétrolière signifient que le Canada n’a réduit ses émissions que de 1,5 pc depuis 2000, contre 4,7 pc en moyenne dans l’OCDE.

« Nous saluons la détermination renouvelée du gouvernement actuel du Canada à lutter contre le changement climatique, ainsi que l’élan qu’il donne à la diplomatie internationale du climat, à un moment crucial », a déclaré Anthony Cox, Directeur de l’Environnement à l’OCDE.

« Cela étant, les objectifs de réduction d’émissions que le Canada s’est fixés pour 2030 demeureront hors d’atteinte sans une action concrète et rapide des pouvoirs publics et sans un plus large recours aux instruments économiques pour sevrer le pays des combustibles fossiles », a-t-il insisté.

Le rapport a, dans ce sens, expliqué que si la production d’électricité du Canada est très sobre en carbone, avec 82 pc de l’électricité issue d’énergies non émettrices comme l’hydraulique et le nucléaire, ce n’est pas le cas des approvisionnements totaux en énergie primaire, dont 74 pc proviennent des combustibles fossiles.

Selon le document, l’industrie pétrolière et gazière, concentrée en grande partie dans l’Alberta et alimentant à la fois le marché national et un vaste marché à l’exportation, est responsable d’un quart des émissions totales du Canada, et le secteur des transports d’un autre quart.

L’OCDE a aussi noté que l’annonce de l’élimination progressive du charbon dans la production d’électricité à l’horizon 2030 et le projet de norme fédérale sur les combustibles propres devraient permettre de réduire les émissions de CO2 issues de la consommation d’énergie.

Par ailleurs, l’Organisation a fait remarquer que le Canada devient un champion du captage et du stockage du carbone et a bien avancé sur le prix du carbone, avec des taxes et des systèmes de plafonnement et d’échange désormais en place dans quatre des provinces les plus peuplées, ainsi qu’un plan au titre du Cadre pancanadien de 2016 sur la croissance propre et les changements climatiques, pour une tarification du carbone au plan national.

En revanche, le pays figure au troisième rang du bas du classement, avant le Mexique et les Etats-Unis, pour le recours aux taxes environnementales.

Dans ses recommandations au titre de cet examen environnemental, l’Organisation a donc appelé Ottawa à veiller à une mise en œuvre rigoureuse et rapide du Cadre pancanadien et à instituer un mécanisme d’évaluation et d’ajustement des politiques, à améliorer la consultation des communautés autochtones sur les questions environnementales et à renforcer leurs capacités pour qu’elles puissent véritablement participer à la prise de décision.

Elle a aussi insisté sur la nécessité de la coordination des politiques infranationales de lutte contre le changement climatique et la promotion des liens entre les systèmes de tarification du carbone des différentes provinces, la révision et l’ajustement des régimes de taxes, redevances et subventions qui encouragent la production de combustibles fossiles afin de respecter l’engagement du Canada, et de l’élimination, d’ici à 2025, des subventions inefficientes qui encouragent le gaspillage.

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