L’UE, 2ème plus grand importateur mondial des produits issus de la déforestation
Bruxelles – L’Union européenne (UE) est le deuxième plus grand importateur au monde des produits issus de la déforestation tropicale, révèle un rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF).
L’UE se place derrière la Chine, responsable de 24% de la déforestation, mais devant l’Inde (9%), les États-Unis (7%) et le Japon (5%), fait ressortir le rapport.
Entre 2005 et 2017, les importations de l’UE ont causé 3,5 millions d’hectares de déforestation et émis 1.807 millions de tonnes de CO2, soit 40% des émissions annuelles globales de l’Europe, selon la même source.
Même si la déforestation liée aux importations de l’UE a diminué d’environ 40% durant cette période, elle était responsable de 16% de la déforestation tropicale associée au commerce international en 2017, soit 203.000 hectares et 116 millions de tonnes de CO2, note le rapport.
D’après WWF, le soja principalement destiné au bétail, l’huile de palme et le bœuf sont les produits importés en Europe qui ont le plus contribué à la déforestation tropicale. Ils sont suivis par le bois de construction, le cacao et le café.
Le rapport fait noter, en outre, que la déforestation est particulièrement importante au Brésil, en Indonésie, en Argentine et au Paraguay.
Parmi les Etats membres de l’UE, huit sont responsables de 80% de la déforestation importée en Europe. Il s’agit de l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la France, la Belgique et la Pologne,
Le Fonds mondial pour la nature rappelle que l’Union européenne s’était engagée à mettre fin à la déforestation d’ici 2020 dans le cadre des Objectifs de développement durable, déplorant que cet engagement n’a pas été tenu par l’UE.
Le rapport insiste ainsi sur la nécessité d’une législation « forte et efficace » qui garantit entre autres, que les marchandises et les produits mis sur le marché de l’UE soient durables au lieu d’être seulement considérés comme « légaux » selon le pays d’origine, qu’ils soient traçables et que leur récolte ou leur production ne soit liée à aucune violation des droits de l’Homme.