L’UE mise sur la biodiversité et l’alimentation durable pour renforcer la résilience de l’Europe
Bruxelles – La Commission européenne a adopté mercredi deux stratégies visant à renforcer la résilience de l’Europe en enrayant l’appauvrissement de la biodiversité tout en mettant en place un système alimentaire sain et durable.
La première est une nouvelle stratégie globale en faveur de la biodiversité tendant à ramener la nature dans la vie des citoyens, tandis que la seconde, baptisée « De la ferme à la table », ambitionne de mettre en place un système alimentaire « juste, sain et respectueux de l’environnement ».
Selon l’exécutif européen, les deux stratégies « se renforcent mutuellement et tissent les liens entre nature, agriculteurs, entreprises et consommateurs pour construire conjointement un avenir compétitivement durable ».
« C’est la première fois dans l’histoire de la politique de l’Union européenne (UE) relative à l’alimentation que nous proposons un programme de mesures complet, pour toutes les étapes de la production d’aliments », a indiqué la commissaire à la Santé et la sécurité alimentaire Stella Kyriakides, en présentant ces stratégies en conférence de presse.
Conformément au pacte vert pour l’Europe, les nouvelles stratégies proposent, en effet, des actions et des engagements « ambitieux » de l’UE en vue d’enrayer l’appauvrissement de la biodiversité en Europe et dans le monde et de faire notamment des systèmes alimentaires européens « les normes de référence au niveau mondial permettant d’atteindre une durabilité compétitive, de protéger la santé de la planète et de ses habitants et de garantir les moyens de subsistance de tous les acteurs de la chaîne de valeur alimentaire ».
Constatant que la crise provoquée par la pandémie de COVID-19 a mis en évidence « notre vulnérabilité due à l’appauvrissement croissant de la biodiversité et démontré l’importance cruciale d’un système alimentaire efficace pour notre société », la Commission européenne assure que les deux stratégies placent le citoyen au cœur de son action, en s’engageant à renforcer la protection des superficies terrestres et marines, en restaurant les écosystèmes dégradés et en faisant de l’UE « le chef de file » sur la scène internationale en ce qui concerne tant la protection de la biodiversité que l’instauration d’une chaîne alimentaire durable.
La nouvelle stratégie en faveur de la biodiversité s’attaque aux principaux facteurs de l’appauvrissement de la biodiversité, tels que l’utilisation non durable des terres et des mers, la surexploitation des ressources naturelles, la pollution et les espèces exotiques envahissantes.
Un financement de 20 milliards d’euros par an sera débloqué en faveur de la biodiversité dans le cadre de cette stratégie qui met en avant des mesures concrètes pour mettre la biodiversité de l’Europe sur la voie du rétablissement d’ici 2030, notamment en transformant au moins 30 % des terres et des mers européennes en zones protégées gérées de manière efficace et en faisant en sorte qu’au moins 10 % de la surface agricole consiste en des particularités topographiques à haute diversité biologique.
La stratégie « De la ferme à la table » vise, de son côté, à assurer la transition vers un système alimentaire durable de l’UE garantissant la sécurité alimentaire et l’accès à des régimes alimentaires sains issus d’une planète en bonne santé.
Elle fixe également des objectifs concrets pour transformer le système alimentaire de l’UE, incluant une réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides et des risques qui leur sont associés, une réduction d’au moins 20 % de l’utilisation de fertilisants, une réduction de 50 % des ventes d’antimicrobiens utilisés pour les élevages et l’aquaculture, et l’exploitation de 25 % des terres agricoles en agriculture biologique.