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30 Mai

Les macareux huppés dont les cadavres ont été retrouvés en Alaska, victimes du réchauffement climatique

Washington – Des chercheurs américains ont prouvé que les centaines de macareux huppés (Fratercula cirrhata) et d’autres stariques cristatelles (Aethia cristatella), dont les cadavres ont été retrouvés entre octobre 2016 et février 2017 sur les côtes l’île Saint-Paul, en Alaska, étaient victimes du réchauffement climatique.

Bien que le nombre des cadavres de ces oiseaux marins s’élevait à seulement 350, une étude publiée mercredi dans la revue scientifique Plos One estime qu’entre 3.100 et 8.500 oiseaux au total ont trouvé la mort durant cette période.

Ces oiseaux n’ont pas été tués par un virus ou une autre maladie, comme l’on croyait au début, mais sont tout simplement morts de faim, le réchauffement climatique les ayant privés de source de nourriture suffisante, indiquent les scientifiques de l’université de Washington et des services de préservation de l’environnement de la communauté aléoutienne de l’île Saint-Paul.

« Cet événement de mortalité représente l’un des multiples événements de mortalité d’oiseaux de mer survenus dans le nord-est du Pacifique de 2014 à 2018, suggérant de manière cumulative un changement écosystémique à grande échelle », écrivent-ils. Ces épisodes, ajoutent-ils, « sont des indicateurs d’un monde en mutation, et en particulier du réchauffement climatique ».

Dès 2014, la hausse des températures atmosphériques et la diminution de la glace de mer a provoqué un rapide déclin des proies et autres sources de nutriments dans la mer de Bering.

Les macareux huppés se nourrissent de petits poissons et d’invertébrés marins, qui eux-mêmes mangent du plancton.

En théorie, les oiseaux morts auraient déjà dû avoir migré, quittant la mer de Bering pour rejoindre des eaux plus riches en nourriture, à l’ouest et au sud, mais ils n’en ont vraisemblablement pas eu l’énergie.

« Tout ceci indique qu’ils n’avaient pas à manger, qu’ils ont commencé à migrer tardivement. Ils se sont littéralement retrouvés à court de carburant », indique Julia Parrish, professeure à l’Université de Washington, qui dirige également un important projet de science citoyenne connu sous le nom de l’équipe d’observation des côtes et des oiseaux de mer (COASST).

« Je suis terriblement inquiète », poursuit la chercheuse. « S’il n’y avait que cette mortalité de macareux, ça irait, mais ce n’est qu’un épisode de mortalité parmi six autres depuis 2015-2016 », ce qui représente des millions d’oiseaux au total, selon elle. « Il n’y a pas que la mer de Bering, tout le Pacifique nord est en train de changer. Je pense que l’écosystème hurle à l’aide et nous l’ignorons, à nos risques et périls », conclut-elle.

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