Maghreb: Webinaire pour débattre des questions « stratégiques » liées à la formation des futurs ingénieurs dans les disciplines de l’eau
Rabat – Le Bureau de l’Unesco pour le Maghreb et l’Agence française de développement (AFD) au Maroc ont organisé mercredi un webinaire pour débattre des principales questions « stratégiques » qui conditionnent la réussite de la formation des futurs ingénieurs dans les disciplines de l’eau.
Ce débat en ligne a été animé par un panel d’éminents experts maghrébins et en présence virtuelle d’un grand nombre de spécialistes et d’étudiants dans le secteur de l’eau, indique un communiqué conjoint de l’Unesco pour le Maghreb et l’AFD.
Selon la même source, le Bureau l’Unesco pour le Maghreb vient de lancer une large concertation pour élaborer un rapport d’orientation qui tentera entre autres de répondre à une question cruciale : Comment adapter les cursus de formation des futurs ingénieurs pour faire face aux innombrables défis actuels et futurs en lien avec la gestion durable de l’eau ?.
Citée dans le communiqué, Mme Golda El Khoury, Directrice et Représentante du Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb, a indiqué que « les jeunes ont la créativité, le potentiel et la capacité nécessaires pour améliorer les sociétés, pour eux-mêmes, et pour le reste du monde. Les jeunes élèves ingénieurs seront parmi les leaders de demain. Ils doivent être associés et incités à s’engager dans la vision globale pour l’avenir de leurs sociétés, voire de l’humanité ».
Elle a relevé que ces jeunes sont “appelés à jouer un rôle déterminant dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques et auront ainsi un impact significatif sur la mise en œuvre de l’Agenda 2030”, notant qu’une formation de qualité, adaptée aux défis actuels et futurs, est à même d’outiller les apprenants pour relever ces challenges.
“Pour un secteur aussi stratégique que l’eau, l’approche Nexus Eau-Alimentation-Energie doit constituer l’ossature des cursus d’apprentissage des élèves ingénieurs, sans oublier les aspects sociaux, culturaux et environnementaux”, a-t-elle soutenu.
Pour sa part, M. Mihoub Mezouaghi, directeur de l’AFD au Maroc, a indiqué que “l’eau restera un investissement stratégique dans un contexte de changement climatique et a fortiori dans ce moment de crise COVID qui nous rappelle que la résilience des sociétés reposera davantage sur la protection sociale des citoyens mais aussi des ressources naturelles”.
Il a souligné que l’AFD “intervient dans le cycle de l’eau au Maroc depuis près de 30 ans. Au-delà de l’appui financier qui dépasse à ce jour 800 millions d’Euros, nous accordons beaucoup d’importance à la production de connaissances et au partage d’expériences entre les acteurs publics/privés du secteur de l’eau”.
Et de poursuivre que des initiatives ont été prises en ce sens avec des partenaires académiques français et internationaux notamment pour adapter la formation de l’ingénieur dans les sciences de l’eau aux enjeux du développement durable, qui « supposent sans doute davantage de technicité, de pluridisciplinarité et d’esprit critique, pour saisir la complexité des leviers d’efficacité hydrique, d’inclusion sociale et de résilience écologique ».
D’après le communiqué, le webinaire a entre autres permis d’identifier les nouvelles orientations de la formation des sciences de l’eau et l’importance que revêtent les nouvelles technologies et les data sciences dans les métiers futurs de l’ingénieur. Il a également mis en relief le rôle que doit jouer l’ingénieur dans la recherche et l’innovation, dans le contexte maghrébin où la mobilisation des ressources en eau non conventionnelles prend une grande ampleur.
Une soixantaine de participants du Maghreb, mais aussi du Tchad et du Cameroun ont pu suivre ce webinaire, indique la même source.
Selon le document, les jeunes, partie prenante de la mise en œuvre des projets contribuant à la réalisation des ODD, doivent être des acteurs du succès de l’Agenda 2030 du développement durable, ajoutant que avec moins de 650m3/habitant au Maghreb, l’eau est tout particulièrement l’un des facteurs clés du développement durable.
Le rôle des ingénieurs œuvrant dans le domaine de l’eau est crucial dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques hydriques à même d’accompagner durablement le développement socioéconomique de leurs pays, fait observer la source, notant que la conception de nouveaux modèles de formation des futurs ingénieurs doit également tenir compte des besoins du marché de l’emploi et du potentiel qu’offrent les nouvelles technologies.