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05 Nov

Le Maroc a lancé plusieurs initiatives visant à ériger l’écosystème aquatique partagé en espace favorisant le développement d’une économie bleue durable (Nezha El Ouafi)

Marrakech-  Le Maroc a lancé, dans le cadre de la dynamique de coopération en matière de gestion des eaux transfrontalières, plusieurs initiatives qui visent à ériger l’écosystème aquatique partagé en un espace où l’ensemble des parties prenantes favorisent le développement d’une économie bleue durable, a affirmé, lundi à Marrakech, la Secrétaire d’Etat chargée du Développement durable, Mme Nezha El Ouafi.

Intervenant à l’ouverture des travaux de la 9ème Conférence bisannuelle du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) sur les Eaux Internationales (IWC9), placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, Mme El Ouafi a souligné que le Royaume a lancé plusieurs de ces initiatives lors de la COP22 tenue dans la cité ocre, notamment l’Initiative de la Ceinture Bleue pour une pêche durable en Afrique, et celle relative à l’Eau pour l’Afrique « Water for Africa », le but étant de favoriser et d’encourager le développement d’une économie durable, en s’appuyant sur des programmes « intégrés, inclusifs et solidaires ».

Elle a indiqué que le Maroc avait lancé aussi depuis quelques années déjà, le Grand Prix Hassan II pour l’Eau, dans le but de récompenser les actions et œuvres innovantes en matière de gestion des ressources en eau au niveau mondial, précisant que le Royaume, qui dispose de plus de 3.500 km de côtes, accorde un intérêt particulier à la question de la mer et du littoral.

Cette question, a-t-elle ajouté, fait partie intégrante de la Stratégie Nationale pour le Développement Durable, qui ambitionne « une transition vers une économie verte et inclusive » d’ici 2030, à travers un ensemble de réformes politiques, institutionnelles, réglementaires et financières, a fait savoir Mme El Ouafi.

Dans ce sens, elle a rappelé que sur le plan juridique, et en plus de l’arsenal juridique promulgué dans plusieurs domaines de l’environnement, une loi dédiée au littoral a été adoptée dans l’objectif de la protection, la mise en valeur et la conservation du littoral à même de garantir l’équilibre et la pérennité de ses multiples fonctions, relevant que sur le plan opérationnel, des programmes ambitieux en matière de mise à niveau, de surveillance et de veille environnementale impulsés notamment par les engagements internationaux et une réelle volonté politique sont aussi mis en œuvre, notamment le Programme national d’Assainissement Liquide, le Programme national de gestion des déchets ménagers, le Programme de surveillance de la qualité des Eaux de baignade et le Programme de surveillance du sable des plages.

Mme El Ouafi a expliqué que le Maroc a également souscrit à l’effort international de lutte contre la pollution plastique, particulièrement en milieu marin, choisi, cette année comme thème de la journée mondiale de l’environnement, en adoptant récemment une loi sur l’interdiction des sacs en plastique, notant que le Royaume a mis en place un ambitieux programme de développement des filières de valorisation des déchets dans le cadre de la promotion de l’économie circulaire, avec une filière dédiée aux déchets plastiques et dont le mécanisme de financement se fait par le biais d’une écotaxe.

Et de poursuivre que ces programmes cités sont accompagnés par des mesures incitatives et fiscales, notamment à travers la mise en place d’un Fonds National de l’Environnement et du Développement Durable et des mesures incitatives pour la promotion de l’éco-innovation dans le domaine de la Recherche et Développement.

La Secrétaire d’Etat a, en outre, indiqué que le secteur privé marocain, conscient des enjeux liés à l’eau et au changement climatique pour l’entreprise en termes de risque mais également d’opportunités pour sa compétitivité, s’est engagé dans cette dynamique, à travers un partenariat multi-acteurs sur l’Eau « l’Initiative COALMA », mis en place par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM).

Rappelant que les écosystèmes d’eau douce et marins, qui sont essentiels à la vie, subissent de plein fouet les impacts du développement socio-économique et ce, en raison de la croissance démographique, l’industrialisation, l’urbanisation, la surpêche et les modes de production et de consommation inappropriés, Mme El Ouafi a estimé que ces impacts risquent de s’accentuer davantage par l’avènement du changement climatique, induisant ainsi la perte progressive de ce capital naturel, tout en réduisant sa résilience et sa capacité à subvenir aux besoins des générations aussi bien actuelles que futures.

Devant ces constats, a-t-elle lancé, il y a urgence d’agir au moment où plus de 70% des richesses marines restent à explorer, soutenant que « Nous devons, à cet égard, être capable de prendre les décisions qui s’imposent en termes de modèles de développement à même de valoriser ces écosystèmes dans le cadre d’approches intégrées impliquant tous les acteurs ».

Dans ce cadre, elle a indiqué que le FEM a inscrit depuis plusieurs années la question des Eaux Internationales comme axe prioritaire de sa stratégie d’action, permettant ainsi à plusieurs pays d’asseoir une coopération fructueuse à travers des projets régionaux, permettant à la fois d’utiliser les ressources et de préserver l’environnement mondial par le biais de solutions innovantes.

Mme El Ouafi a, à ce propos, cité l’exemple des pays du pourtour de la Méditerranée qui, à travers leur collaboration dans le cadre des Programmes régionaux du FEM, conjuguent leurs efforts pour répondre aux défis environnementaux au niveau de cette écorégion, ajoutant que le Fonds appuie aussi un ensemble de pays du Continent africain dans le cadre du Programme Grand écosystème marin du courant des Canaries pour renforcer la coopération Sud-Sud et le dialogue pour une gouvernance durable des pêcheries.

Cependant, a-t-elle déploré, malgré les efforts indéniables entrepris par l’ensemble des partenaires à l’échelle nationale, les enjeux du développement durable au profit des océans et des mers restent de taille, et les défis à relever ne sont pas moins importants dans un contexte de pénurie des ressources.

« Ainsi, nous sommes donc tous appelés aujourd’hui, au-delà des frontières politiques à coopérer ensemble et à plusieurs échelles pour faire face aux différentes menaces à nos précieux écosystèmes côtiers et marins », a-t-elle insisté, relevant qu' »aujourd’hui, nous avons là une opportunité supplémentaire de discuter ensemble, de partager nos expériences et d’adopter des approches novatrices intégrées pour contribuer à l’atteinte des objectifs de développement durable que nous nous sommes fixés dans le cadre de l’Agenda 2030″.

Pour sa part, le Directeur du programme Eaux Internationales au sein du FEM, Christian Severin, a tenu à exprimer ses vifs remerciements au Royaume du Maroc qui accueille cette importante conférence qui, a-t-il dit, tend à renforcer l’action commune et la coopération internationale et multilatérale en vue de préserver les eaux internationales et de garantir une meilleure gestion de ces ressources vitales.

Il a, dans ce cadre, estimé que les sessions, ateliers et tables qui seront organisés à cette occasion permettront un échange constructif et fructueux des expériences, des expertises et du savoir-faire notamment scientifiques et techniques innovants, entre les participants venus de plusieurs pays concernés par cette problématique, ainsi que la discussion du portefeuille des projets FEM sur les Eaux et les océans.

M. Severin a, en outre, mis l’accent sur l’importance de la mise en place d’une meilleure stratégie de communication en dehors de la communauté scientifique afin de mieux sensibiliser les différentes composantes de la société sur l’ampleur des défis auxquels est confrontée la planète en matière de gestion des ressources en eau et de leur durabilité et ce, en vue d’assurer un meilleur avenir au profit des générations futures.

De son côté, le Secrétaire exécutif de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO, Vladimir Ryabinin, a souligné l’importance de cette conférence qui constitue une « étape-clé » dans le cadre des efforts visant à mettre en place un système durable de gestion des eaux internationales, tout en insistant sur le rôle majeur que joue le FEM dans la gestion rationnelle des masses d’eaux partagées et des problèmes qui en découlent entre plusieurs Etats.

Relevant que cette gestion demeure insuffisante et fragmentée, M. Ryabinin a estimé que cette situation pose un grand défi aux différents gestionnaires des ressources en eau, d’où l’importance de ce genre de rencontres en vue de renforcer les échanges et la coopération sur le plan international en la matière.

Il a, en outre, relevé l’importance de la contribution des scientifiques et des chercheurs pour une meilleure gestion des eaux internationales, soulignant la nécessité d’oeuvrer ensemble pour assurer une gestion réussie de l’ensemble de ces eaux au profit du développement de la planète.

Evoquant la mission dédiée à la commission océanographique de l’UNESCO, le responsable a réaffirmé l’engagement et la mobilisation de cette dernière à soutenir les efforts consentis et les actions menées par le FEM dans ce sens, le but ultime étant de faire avancer et partager les connaissances et expériences et parvenir à des solutions efficientes et efficaces pour améliorer la performance du portefeuille des projets FEM dans le cadre de son programme relatif aux eaux internationales et transfrontalières.

Organisée sous les auspices du FEM et de l’UNESCO, en étroite collaboration avec le Secrétariat d’Etat chargé du Développement Durable, la 9ème Conférence bisannuelle du FEM sur les Eaux internationales connaît la présence de 350 participants représentant plus de 80 pays, dont les pays africains, les Parties prenantes aux niveaux local, national, régional et mondial ainsi que les Agences d’Exécution du FEM (Banque Mondiale, BAD, PNUD, FAO, ONUDI…).

Ce conclave, qui se poursuit jusqu’au 8 courant, a pour objectif d’encourager et de faciliter l’apprentissage et le partage d’expériences et de connaissances entre différents secteurs et au sein du portefeuille de projets, et permettra également de consulter les membres du réseau des Eaux Internationales sur les nouveaux défis en la matière.

Cette Rencontre se veut aussi une occasion pour asseoir l’image du Maroc à l’international et partager l’expérience du Royaume à travers la présentation des avancées réalisées en matière d’environnement et de développement durable.

 

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