Le nouveau modèle de développement de la pêche et de l’aquaculture continentales en débat à Rabat
Rabat- Le nouveau modèle de développement de la pêche et de l’aquaculture continentales a été au menu des débats lors d’un atelier tenu, mardi à Rabat, à l’occasion de la session ordinaire du Comité de la Pêche dans les Eaux Continentales, pour une filière aquacole résiliente, inclusive et créatrice de valeurs.
Elaboré par l’Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) avec le soutien de la FAO, ce modèle de développement s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 ». Il met en avant des approches novatrices et agiles visant à repenser les pratiques actuelles, à faire évoluer les méthodes traditionnelles et à adopter des systèmes de production résilients aux effets des changements climatiques.
S’exprimant à cette occasion, le directeur général de l’ANEF, Abderrahim Houmy a souligné que ce modèle de développement qui constituera désormais la nouvelle stratégie de l’Agence en matière de pêche et d’aquaculture continentales, s’appuie sur quatre fondements à savoir, la contribution à la souveraineté alimentaire, la conservation de la biodiversité aquatique, la création d’emplois décents et la contribution au bien-être social et économique des populations locales rurales.
Son déploiement s’articulera autour de plusieurs axes, notamment le renforcement de la conservation de la biodiversité aquatique à travers des plans d’actions et des partenariats scientifiques, le développement de la structuration des chaines de valeur relatives à l’aquaculture, la pêche commerciale et la pêche de loisir, l’appui à l’organisation et à la professionnalisation du secteur privé et des acteurs socio-économiques et associatifs, ainsi que l’accompagnement institutionnel de l’ANEF et ses partenaires, a-t-il poursuivi.
Selon M. Houmy, le déploiement de ce modèle permettra de doter le Maroc d’une filière de pêche et d’aquaculture continentales productive et résiliente qui contribuera à la conservation des écosystèmes aquatiques, tout en assurant des revenus stables au profit des communautés locales, outre la promotion de l’investissement privé et de l’entreprenariat aquacole.
Par cette démarche, l’ANEF s’inscrit dans un cadre de référence stratégique international et national, puisque ce modèle de développement contribuera à la réalisation des ODD. II est également en adéquation avec la stratégie mondiale de la FAO dite « transformation bleue » qui vise à promouvoir, gérer, commercialiser et consommer les aliments aquatiques, a-t-il fait savoir.
Cette approche novatrice traduit la volonté de l’ANEF à explorer et à exploiter le potentiel des ressources aquatiques continentales, dans le but de transformer les pratiques existantes, de prescrire des solutions fondées sur la nature, de promouvoir la durabilité et enfin de stimuler le développement socio-économique lié à l’aquaculture et à la pêche continentales, a-t-il ajouté.
De son côté, le Représentant de la FAO au Maroc, Jean Senahoun a indiqué que ce nouveau modèle vise à contribuer au renforcement de l’exploitation durable des ressources et des capacités techniques des pêcheurs et aquaculteurs, à la modernisation des systèmes de gestion des structures et des entités rattachées à l’ANEF et l’intégration effective des associations de pêche dans la gestion du secteur, au développement d’une stratégie de valorisation des produits, et à l’intégration de la recherche et des nouvelles technologies comme levier indispensable au développement.
Le partenariat entre la FAO et le département des Eaux et Forêts date de longtemps. Il s’agit d’une ancienne collaboration fructueuse dans le cadre de divers projets au service du développement durable des ressources continentales marocaines, s’est-il félicité, notant que cette coopération continue aujourd’hui dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 ».
La session ordinaire du Comité de la Pêche dans les Eaux Continentales a été marquée par la présentation d’un portefeuille de projets innovants et diversifiés programmés pour la saison 2024/2025 et qui s’inscrivent dans le cadre de la déclinaison opérationnelle du nouveau modèle de développement de la pêche et de l’aquaculture continentales 2023/2030.
Le comité a examiné, au cours de cette session, le bilan des réalisations de la saison de pêche écoulée, ainsi que l’état d’avancement des différents projets portant sur le développement du secteur de la pêche et de la pisciculture continentales. Il a également adopté les mesures d’ordre réglementaire pour la saison de pèche 2024/2025, notamment les dates d’ouverture et de fermeture des périodes de pêche pour les différents types d’espèces piscicoles.
De même, plusieurs projets d’actions rapides ont été présentés au cours de cet atelier. Ils concernent notamment le développement de l’aquaculture dans les régions désertiques, l’appui aux coopératives de pêche commerciale, le soutien à l’entrepreneuriat social et l’appui des initiatives génératrices de revenus pour les femmes des communautés locales.
Plusieurs de ces projets sont en phase d’implémentation sur le terrain. Ils sont réalisés avec l’appui de plusieurs partenaires techniques et financiers de l’ANEF notamment la Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’agence de coopération allemande GIZ, le Fonds Français de l’Environnement Mondial (FFEM), la coopération canadienne à travers la Société Canadienne de Coopération pour le Développement International SOCODEVI. D’autres projets, sont en cours de finalisation avec d’autres partenaires techniques et financiers.