Nouveau record pour les émissions de gaz à effet de serre en 2015 (OMM)

– Les émissions de gaz à effet de serre dans le monde ont battu un record en 2015, la teneur moyenne de dioxyde dans l’atmosphère ayant franchi le seuil symbolique de 400 ppm (parties par million), selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Les niveaux de CO2 avaient déjà atteint la barre des 400 ppm sur plusieurs mois et sur certains sites, mais jamais en moyenne sur toute une année, a précisé l’agence onusienne dans son bulletin annuel sur les gaz à effet de serre présenté lundi à Genève.
La publication de ce bulletin annuel intervient à l’approche de la Conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP22) qui se tiendra du 7 au 18 novembre à Marrakech. Selon l’organisme onusien, les émissions de CO2 représentent « le problème numéro un » puisqu’elles restent pendant des milliers d’années dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans les océans.
La capacité d’absorption de CO2 par les forêts, la végétation et les océans a été sensiblement diminuée, a souligné le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, lors d’une conférence de presse.
Le couvert végétal et les océans attirent aujourd’hui environ la moitié du CO2, mais pourraient ne pas en absorber davantage. La fraction de dioxyde de carbone qui reste dans l’atmosphère serait alors augmentée, sachant que le courant chaud El Niño ne fait qu’aggraver cette tendance avec des sécheresses dans les régions tropicales.
De l’avis des experts de l’organisation, sur les 25 dernières années jusqu’en 2015, l’effet du réchauffement sur le climat s’est étendu de plus de 35 pc. « El Niño a disparu, le changement climatique non », a indiqué M. Taalas, relevant que « sans lutte contre le C02, nous ne pouvons pas lutter contre le changement climatique ». Cette publication a pour objectif, selon lui, de « fournir des éléments scientifiques aux décideurs sur lesquels ils peuvent s’appuyer ». « L’année 2015 a marqué l’avènement d’une nouvelle ère marquée au sceau de l’optimisme pour le climat avec l’adoption de l’accord de Pais, mais elle fera aussi date dans la mesure où les concentrations record de gaz à effet de serre annoncent une nouvelle réalité climatique », a fait observer le secrétaire général de l’OMM.
L’OMM a par la même occasion salué la signature récente à Kigali, au Rwanda, d’un accord pour éliminer progressivement un autre gaz à effet de serre, les hydrofluocarbures.