Le chef de l’ONU appelle à protéger les communautés affectées par le dérèglement climatique
Nations-Unies (New York)- Devant le Conseil de sécurité, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à protéger les communautés affectées par le dérèglement climatique, qui amplifie et multiple les crises dans le monde, tout en plaidant pour une intensification des mesures de préparation en vue des répercussions les plus graves sur la paix et la sécurité internationales.
« Le dérèglement climatique amplifie et démultiplie les crises. Lorsque les changements climatiques assèchent des rivières, amoindrissent des récoltes, détruisent des infrastructures essentielles et déplacent des communautés, ils exacerbent les risques d’instabilité et de conflit », a expliqué M. Guterres lors d’une réunion virtuelle du Conseil sur les liens entre climat et sécurité internationale.
Cette rencontre de haut niveau a été marquée notamment par la participation du Premier ministre britannique, Boris Johnson, dont le pays préside le Conseil de sécurité pendant le mois de février, de John Kerry, l’Envoyé spécial américain pour le climat, et du président français Emmanuel Macron.
Le chef de l’ONU a souligné que les conséquences de la crise du climat sont les plus importantes « là où la fragilité et les conflits ont affaibli les mécanismes d’adaptation, où les populations dépendent du capital naturel, comme les forêts ou les stocks de poissons, pour leur subsistance et où les femmes, qui subissent les effets les plus lourds de l’urgence climatique, ne jouissent pas de l’égalité des droits ».
A titre d’exemple, en Afrique de l’Ouest et au Sahel, plus de 50 millions de personnes dépendent de l’élevage pour leur survie. L’évolution des modes de pâturage a contribué à la multiplication des violences et des conflits entre éleveurs et agriculteurs.
« Si nous ne protégeons pas les personnes les plus exposées et les plus vulnérables aux impacts climatiques, nous pouvons nous attendre à ce qu’elles soient de plus en plus marginalisées et que leur mécontentement ne fasse qu’empirer », a mis en garde le Secrétaire général.
« Des inégalités élevées peuvent affaiblir la cohésion sociale et conduire à la discrimination, à la désignation de boucs émissaires, à la montée des tensions et des troubles, et augmenter le risque de conflit. Les populations déjà laissées pour compte seront de plus en plus défavorisées», a-t-il averti.
Antonio Guterres a également noté que le dérèglement climatique entraîne des déplacements de population sur toute la planète. « Le déplacement forcé d’un plus grand nombre de personnes aux quatre coins du monde augmentera clairement les risques de conflit et d’insécurité », a-t-il prévenu.