ActualitésParc national d’Al Hoceima: le loup doré africain, un prédateur qui contribue au maintien de…

Actualités

07 Avr

Parc national d’Al Hoceima: le loup doré africain, un prédateur qui contribue au maintien de l’équilibre écologique

Al Hoceima – Avec une patience remarquable et une persévérance sans faille, Tarek Kaikai, photographe spécialisé en faune sauvage et chercheur au laboratoire de biologie, d’écologie et de génomique de la Faculté des sciences de Rabat, a pu documenter, en mars dernier, la présence du loup doré africain dans les forêts du Parc national d’Al Hoceima.

Longtemps disparu des radars de ce Parc situé au Rif central, le Canis lupaster n’avait plus été observé de manière certaine. Les rares témoignages de villageois et d’agriculteurs étaient souvent attribués au chacal doré (Canis aureus), faute de preuves tangibles permettant de confirmer l’existence du loup dans cette aire protégée.

Après plusieurs mois de pistage, en suivant les empreintes et les excréments laissés par l’animal, Tarek Kaikai a finalement réussi à capturer des images exceptionnelles illustrant la vie nocturne du loup doré, arpentant silencieusement le parc en quête de proies.

Dans une déclaration à la MAP, le chercheur a confié que « l’opération de documentation photographique du loup doré a été couronnée de succès, après deux saisons passées à suivre ses traces dans le Parc national d’Al Hoceima ».

Son travail de terrain a permis d’observer un couple de loups dorés dans la partie ouest du parc, un comportement nocturne typique de l’espèce, qui s’appuie sur sa vision perçante pour chasser. Cette découverte, a-t-il enchainé, suggère un possible retour de l’espèce, qui semble progressivement réintégrer son habitat naturel.

M. Kaikai a rappelé que le loup doré africain avait déjà été photographié en 2015 dans la limite sud du parc, grâce à des caméras-pièges et des appâts. Toutefois, à l’époque, les scientifiques n’avaient pas pu identifier formellement l’espèce, hésitant entre le loup doré, le chacal ou une sous-espèce proche du loup gris (Canis lupus).

Selon lui, la valeur écologique de ce canidé est capitale. En tant que prédateur, il joue un rôle essentiel dans la régulation des populations de rongeurs et de lièvres sauvages, contribuant ainsi à préserver l’équilibre des chaînes alimentaires. Il participe également à la limitation du nombre de sangliers, dont la prolifération peut nuire aux activités agricoles dans les 36 douars situés sur le territoire du parc.

Au-delà de son rôle de régulateur, le loup doré africain agit aussi comme vecteur de biodiversité, en disséminant certaines graines à travers ses excréments, comme celles du palmier nain (doum), une plante endémique aux multiples vertus. Le doum joue un rôle écologique fondamental dans la stabilisation des sols et possède aussi une valeur socio-économique importante pour l’artisanat local.

Pour sa part, le directeur du Parc national d’Al Hoceima relevant de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), Souhail Karim, a affirmé que le loup doré constitue un véritable atout pour la biodiversité du parc, soulignant l’existence d’un plan de conservation pour cette espèce et d’autres espèces menacées.

Il a, à cet égard, noté que le parc fait l’objet d’une gestion et d’une observation rigoureuses, en vue de maintenir son équilibre écologique, relevant que la détection du loup doré dans la zone ouest du parc est un signe encourageant d’une faune en pleine régénération, favorisée par la faible densité humaine, conditions idéales pour le développement de la vie sauvage.

Malgré les menaces pesant sur l’espèce, les efforts soutenus de protection menés dans le parc national d’Al Hoceima et dans d’autres localités de la région du Nord nourrissent l’espoir de voir le loup doré africain durablement réintégré dans son environnement naturel.

La protection de ses habitats, la limitation des intrusions humaines et le soutien aux initiatives locales de préservation de l’environnement sont autant d’actions essentielles à la préservation de cette espèce emblématique. Sa survie à long terme constitue un indicateur de la grande biodiversité qu’abrite le Parc.

Voir Aussi