Plaidoyer pour une approche pérenne en matière d’exploitation des ressources minières en Afrique

Durban (Afrique du Sud) – Pour mieux tirer parti des opportunités émergentes en Afrique, les sociétés minières africaines doivent adopter une approche pérenne en matière d’exploitation des ressources minières, ont indiqué des conférenciers lors d’une rencontre tenue samedi à Durban (600 km de Pretoria).

«Les pays africains ont engagé des politiques ambitieuses afin de bénéficier du boom minier sur les matériaux critiques de la transition énergétique, mais ces pays doivent maintenant développer de nouvelles politiques pour inciter à la transformation de ces minerais sur le continent et accroître les revenus fiscaux tout en ménageant les impacts environnementaux et sociaux», ont déclaré des participants à cette conférence initiée sous le thème «Perspectives du secteur minier africain».

Ils soutiennent que la durabilité doit être au cœur de ces efforts, arguant que les investisseurs exigent de plus en plus le respect des principes environnementaux, sociaux et de gouvernance, reconnaissant leur rôle dans l’atténuation des risques et la pérennité des projets miniers.

«Les projets miniers qui intègrent ces principes ont non seulement plus de chances d’attirer des investissements, mais aussi de nouer des relations plus solides avec les communautés et les parties prenantes locales», notent-ils.

Des orateurs ont fait observer, à cet égard, une double dynamique dans l’attribution des budgets d’exploration des ressources minières en Afrique, relevant que les pays miniers historiques sont en perte de vitesse relative vis-à-vis de nouveaux pays émergents dans la production minière. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance baissière, notamment la forte profondeur de plusieurs sites d’extraction qui sont ainsi arrivés à leurs limites d’exploitabilité, l’insécurité dans les mines et la dégradation des infrastructures.

Le dynamisme actuel du secteur minier africain, soulignent-ils, est en grande partie porté par la production d’or, sachant que l’Afrique du Sud en possède les premières réserves du continent et les troisièmes au monde. Toutefois, d’autres régions africaines, particulièrement l’Afrique de l’Ouest, sont en passe de devenir d’importants producteurs comme c’est le cas du Burkina Faso, du Mali et du Ghana.

Dans l’optique de mieux bénéficier des ressources minières, les conférenciers recommandent aux gouvernements et aux sociétés minières africains de créer des environnements qui attirent les investisseurs durables, renforcent les pratiques de gouvernance et favorisent des cadres de partage équitable des bénéfices. Cela signifie qu’ils doivent veiller à ce que l’allocation des capitaux donne la priorité à la résilience à long terme, à la durabilité et au partage des bénéfices tirés des richesses en ressources naturelles.

Les intervenants s’accordent, ainsi, à dire que le secteur minier africain est promu à un bel avenir, mais se doit de tirer profit de la transition énergétique en cours dans le monde pour une véritable restructuration et exploitation durables, à la faveur de décisions audacieuses et proactives.