Le PNUE alerte sur l’accélération et l’aggravation du réchauffement climatique
Nairobi – Le Programme des Nations unies pour l’Environnement a mis en garde lundi contre l’accélération et l’aggravation du réchauffement climatique, avec la multiplication des valeurs records.
Dans son rapport annuel sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, publié chaque année avant la COP, le PNUE a fait observer que les températures journalières de la Terre ont déjà dépassé à 86 reprises les moyennes préindustrielles de plus de 1,5 °C, indiquant que le mois de septembre a été le plus chaud jamais enregistré.
La température journalière moyenne au cours de ce mois a dépassé celle du précédent record de 0,5 °C et s’est établit à 1,8 °C au-dessus des moyennes préindustrielles, précise l’agence onusienne basée à Nairobi.
Ces records ont été accompagnés d’événements climatiques extrêmes et dévastateurs, qui, selon les avertissements du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ne constitueraient pourtant qu’un pâle aperçu des phénomènes à venir, s’inquiète le PNUE.
Selon le rapport, le monde se dirige vers une hausse des températures bien supérieure aux objectifs de l’Accord de Paris, bien que des progrès aient été réalisés depuis la signature de cet Accord en 2015.
En effet, sur la base des politiques en place, les émissions de gaz à effet de serre en 2030 devaient augmenter de 16% au moment de l’adoption de l’accord, tandis qu’aujourd’hui, l’augmentation prévue est de 3%, expliquent les auteurs, notant toutefois que les émissions de gaz à effet de serre prévues pour 2030 doivent encore diminuer de 28% pour la trajectoire 2°C de l’accord de Paris et de 42% pour la trajectoire 1,5°C.
Dans une déclaration à l’occasion du lancement du rapport, la directrice exécutive du PNUE Inger Andersen a appelé le monde à mettre un terme à l’action insuffisante et commencer à établir immédiatement de nouveaux records en matière de réduction des émissions, de transitions vertes et justes et de financement climatique.
« Si nous ne procédons pas aux réductions décrites dans ce rapport, nous devrons nous préparer à un effort encore plus important dans les années 2030, » a-t-elle prévenu.
Dans la même lignée, le Secrétaire générale de l’ONU Antonio Guterres a souligné l’impératif d’une transition juste et équitable vers les énergies renouvelables, notant que les pays développés doivent honorer leur promesse de consacrer 100 milliards de dollars par an au financement du climat.
Une action crédible de la part du secteur privé est vitale, a ajouté M. Guterres, appelant les gouvernements à mettre en place des politiques et des réglementations pour donner au secteur privé la certitude et la prévisibilité dont il a besoin.
Ce rapport est la 14ème édition d’une série qui réunit un grand nombre des meilleurs climatologues du monde pour examiner les tendances futures des émissions de gaz à effet de serre et proposer des solutions potentielles au défi du réchauffement climatique.