La pollution de l’air tue chaque année 2500 personnes en Algérie
Alger-Quelque 2.500 décès ont été enregistrés chaque année en Algérie à cause de la pollution de l’air, due essentiellement aux émanations toxiques du trafic routier urbain, selon le ministère algérien de la Santé.
« La charge de morbidité liée à la pollution de l’air est de 24% à l’échelle mondiale et de 25% dans les pays en voie de développement dont l’Algérie qui enregistre chaque année 2.500 décès liés à la pollution de l’air dont la cause essentielle est les émanations automobiles en milieu urbain », a précisé M. Youcef Laid du ministère algérien de la Santé, qui s’exprimait lors d’une journée d’information et d’évaluation sur la lutte contre la pollution de l’air.
Il a souligné que les personnes les plus vulnérables à la pollution de l’air sont ceux porteurs de maladies chroniques non transmissibles (le taux en Algérie va dépasser les 60%), ainsi que les personnes atteintes de maladies transmissibles (le taux comprise entre 16 et 18%).
la qualité de l’air doit impérativement être améliorée pour augmenter l’espérance de vie de cette population « vulnérable », a-t-il suggéré.
Dans ce sens, il a relevé qu’un nombre important de décès d’enfants et de mères serait dû à la pollution dite « domestique » (pollution intérieure) causée par une intoxication aiguë au monoxyde de carbone et de maladies respiratoires chroniques telle l’aggravation de l’asthme.
Pour sa part, l’expert et chercheur Menouar Boughedaoui a fait savoir que cette pollution »énorme » existant ne contaminait pas seulement l’air, mais aussi les eaux de surfaces, les sols, l’agriculture et peut même causer des problèmes de navigation aérienne.
« Le niveau des particules chargées de plomb émanant du trafic routier urbain dans la capitale Alger dépasse celui des Etats-Unis, d’où l’urgence d’agir très vite pour réduire les risques de la pollution de l’air », a-t-il déploré.
Il a appelé à la mise en place en urgence d’une stratégie nationale de protection de la qualité de l’air et une loi sur la qualité de l’air, ainsi qu’à la création d’un réseau de mesures de la qualité de l’air (actuellement inexistant en Algérie) en se référant aux expériences acquises dans ce domaine dans les pays voisins.
D’autres intervenants ont tiré la sonnette d’alarme sur l’impact négatif de cette pollution sur la santé des citoyens, qui est devenue une « réalité » en Algérie.
« Le carburant émanant des véhicules engendre des particules chargés de matériaux lourds dont le plomb pouvant atteindre le système respiratoire humain et provoquer des AVC, ainsi que les différents cancers à l’instar du cancer des poumons », ont-ils expliqué.