Climat: Emmanuel Macron appelle à accélérer la mise en œuvre des engagements de l’horizon 2030
Paris – Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi à « accélérer sur la mise en œuvre des engagements de l’horizon 2030 » sur le climat, lors du sommet virtuel sur le climat organisé par les Etats-Unis.
Il a aussi « salué l’annonce de la contribution américaine », le président Joe Biden ayant dévoilé un nouvel objectif américain de réduction des émissions polluantes quasiment doublé, lors d’une déclaration vidéo enregistrée.
Dans une intervention depuis l’Élysée, le président français a assuré que l’horizon « 2030 est le nouveau 2050 », alors qu’un accord européen prévoit une baisse des émissions de 55% d’ici dix ans. « À nous de mobiliser tous les leviers dont nous disposons : l’innovation, la transformation, la régulation », a-t-il plaidé.
« Si nous voulons réussir, nous devons accélérer sur la protection de la biodiversité. Le combat est le même, c’est un combat pour la planète. À nous de faire pour notre génération et les générations qui suivent », a souligné le chef de l’État français.
Il a aussi demandé de « transformer en profondeur notre système financier » et s’est félicité que le sommet qu’il a lui-même lancé, le One Planet Summit, ait « permis de réunir des fonds souverains, asset managers, private equity, pour tous s’engager derrière cette méthodologie commune » de mesures des investissements favorables au climat.
« La France prendra toutes ses responsabilités dans les prochains mois pour aller plus loin sur le sujet de cette finance au service du climat », a promis le président français.
Il a enfin redemandé de « donner un prix au carbone » en « intégrant la dimension environnementale dans le coût des investissements et dans nos relations commerciales », allusion à la taxe carbone que l’UE veut mettre en place à ses frontières.
Il a également cité le prochain sommet du 18 mai à Paris sur le financement durable des économies africaines et appelé à pousser les banques publiques de développement à financer des projets neutres en carbone.
« Il faut relever massivement les ambitions de chacun pour pouvoir tenir l’objectif de 1,5 degré, avait prévenu la présidence française mercredi, soulignant que les engagements à cette date « nous mettent sur une hausse des températures de plus de 3 degrés avec le risque d’aller à 5 degrés ».
Après s’être exprimé en introduction du sommet virtuel sur le climat, qui coïncide avec la journée internationale de la terre, le président français a réaffirmé sur Twitter l’objectif européen, sur lequel les 27 se sont mis d’accord mercredi.
« Ce Jour de la Terre démontre une fois de plus, une fois de trop, que nous sommes dans une course contre la montre. Nous ne pourrons que gagner ou perdre ensemble », a affirmé M. Macron.
« Nous savons ce que nous avons à faire : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 en engageant dès aujourd’hui le plan d’action 2030. Nous devons le faire », a-t-il ajouté.
La France fait partie des nombreux pays en retard sur leurs engagements pour atteindre les 1,5 degré. Mais elle a « une ambition extrêmement forte et est « en train d’accélérer », notamment dans la production d’énergie éolienne offshore et l’isolation des logements, selon le gouvernement.
Le sommet, qui réunit par visioconférence une quarantaine de dirigeants pendant deux jours, a pour objectif de relancer la coopération mondiale dans la lutte contre le changement climatique. Il a été introduit par une prise de parole de la vice-présidente Kamala Harris puis du président Joe Biden, depuis la Maison Blanche.
« Aujourd’hui, je rassemble des dirigeants du monde entier pour faire face à ce moment de péril climatique et d’opportunité extraordinaire. Aucune nation ne peut résoudre cette crise à elle seule, et ce sommet est une étape sur la voie d’un avenir sûr, prospère et durable », a prévenu le président américain qui signe le retour des États-Unis dans l’Accord de Paris et la lutte contre le changement climatique.
Joe Biden a également annoncé officiellement la nouvelle ambition des États-Unis : réduire de 50 à 52% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, soit le double des objectifs précédents.