Stratégie arabe pour la réduction des risques de catastrophes

Rabat – Comme partout dans le monde, les pays arabes sont exposés à de nombreux risques de catastrophes naturelles tels les séismes, les glissements de terrain, les inondations, les canicules, la sécheresse, les tempêtes de sable ou encore les feux de forêt. Et il est fort probable que les changements climatiques aggraveront encore les risques de montée du niveau des mers, la durée des périodes caniculaires et la désertification. Ce qui pose d’énormes défis devant les gouvernements avec des risques de dépeuplement des territoires et de propagation des pandémies, outre l’insécurité alimentaire ou encore l’aggravation du phénomène de l’exode rural.

Face à cette situation et en vue de resserrer les rangs pour réduire les risques de catastrophes naturelles dans le monde arabe, le conseil des ministres de l’environnement arabes à la Ligue Arabe a pris lors d’une session tenue le 24 mai 2009 une décision plaidant en faveur de la mise en place d’une stratégie arabe appropriée, définissant une vision commune et fixant les priorités avec aussi à l’appui la mise sur pied de mécanismes et d’institutions destinés à raffermir la coordination sur les plans régional, national et local.

C’est ainsi que fut adoptée la stratégie arabe pour la réduction des risques de catastrophes 2020, conformément au cadre d’action de Hyogo 2005-2015 qui est le principal instrument des Nations-Unis face aux aléas naturels et ce, lors d’un sommet des chefs d’État arabe tenu le 29 mars 2012 à Bagdad (Irak).

Lors de la 3ème conférence mondiale pour la réduction des catastrophes, tous les pays arabes ont rallié le cadre de Sendai pour la réduction des catastrophes 2030. Et pour que la stratégie arabe soit en phase avec ledit cadre, la troisième conférence arabe pour la réduction des catastrophes (30 avril-1er mai à Doha) a approuvé les démarches visant à perfectionner cette stratégie. Le conseil de la Ligue Arabe adoptera après lors du 29ème sommet tenu le 15 avril à Dhahran (Arabie Saoudite) la stratégie arabe pour la réduction des risques de catastrophes.

Cette stratégie arabe se propose comme un cadre d’action arabe commune avec à l’appui une priorisation des actions pouvant aider à réduire les risques de catastrophes dans la région arabe, outre la consolidation des mécanismes de coordination, de détection des risques et de suivi en faveur de la mise en œuvre de cette stratégie sur les plans régional, national et local.

Le plan d’action pour la matérialisation de cette stratégie se décline en trois phases. La première (2019-2020) concerne, en autres, l’évaluation des risques et la mise sur pied d’institutions nationales alors que la deuxième phase (2021-2025) se fixe notamment comme objectif l’exécution des programmes dédiés à la réduction des risques de catastrophes sur le plan national pour entamer ensuite la même démarche sur le plan local. Quant à la troisième phase (2026-2030), elle porte sur la promotion des investissements dans ce domaine ainsi que le renforcement des systèmes d’action, de réponse et retour à la normale par la survenue de catastrophes sur les plans national et local, outre l’installation de mécanismes pour la réduction des risques de catastrophes sur tous les plans locaux.

Cette stratégie a été conçue sur la base des priorités contenues dans le cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes et aussi à l’appui des recommandations issues de la troisième conférence internationale pour la réduction des risques de catastrophes 2015 ainsi que celles de la première conférence arabe pour la réduction des risques de catastrophes en 2013 en Arabie Saoudite. À cela s’ajoutent, les recommandations issues de la deuxième conférence arabe pour la réduction des risques de catastrophes en Égypte (2014) et celles de la troisième conférence arabe pour la réduction des risques de catastrophes au Qatar (2016) ainsi que les rapports nationaux sur les progrès réalisés sur le chemin de la mise en œuvre du cadre de Hyogo.

Les axes de cette stratégie arabe ont été aussi conçus sur la base des résultats des réunions de la région arabe sur la mise en œuvre du cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes tenues au Caire en 2015 et qui ont tout particulièrement insisté sur l’absolue nécessité d’une réelle volonté politique et d’une matérialisation effective des engagements pris dans ce sens, outre une harmonisation des stratégies arabes, la bonne gouvernance et la transparence ou encore la promotion des investissements privés et publics dans le domaine de la réduction des risques de catastrophes.

Autant de priorités et de mécanismes qui cherchent à harmoniser les stratégies nationales de manière à être en phase avec le cadre de Sendai à même de mieux contrer les risques des catastrophes, la promotion de la gouvernance et des investissements en la matière ou encore assurer une meilleure préparation face aux aléas de la nature et préparer au mieux la reconstruction après la survenue des catastrophes.