Suisse: Inauguration d’une exposition sur « la vie intérieure de la viande »
Genève – « Une exposition sur la vie intérieure de la viande» vient d’être inaugurée à la Bibliothèque nationale suisse pour « retracer cette évolution et se questionne sur le rôle de cette substance, qui est tout à la fois être vivant, marchandise et aliment de choix ».
L’exposition multimédia qui se poursuivra jusqu’au 30 juin prochain, se compose de cinq volets : « Renoncer », « Présenter », « Manger », « Faire des saucisses » et « Abattre ». Les objets et les œuvres de la collection de la Bibliothèque nationale suisse sont au cœur de l’exposition, preuve de l’intérêt que nombre d’artistes et d’auteurs portent à la viande, qu’elle inspire envie ou dégoût, indique un communiqué de la Bibliothèque nationale suisse.
« La viande, c’est beaucoup de choses à la fois. Un aliment dans notre assiette, un bien de consommation à la boucherie, une matière première à l’abattoir, un animal à la ferme. La viande a des effets directs sur le changement climatique et sur les droits des animaux », souligne le communiqué, notant que, depuis 150 ans, la production de viande a massivement augmenté, et beaucoup en viennent aujourd’hui à se demander s’il est juste de continuer d’en manger. « Qu’elle suscite envie ou dégoût, la viande a de tout temps été un sujet de prédilection dans l’art et la littérature, » fait observer la Bibliothèque suisse.
Si la présence de certains objets exposés relève de l’évidence, d’autres sont plus surprenants : lorsqu’il est question de viande, la présentation joue un rôle essentiel. « Tout l’art du boucher consiste en effet à découper le corps d’animaux morts en de belles tranches aux dimensions observant des normes précises pour rendre ces morceaux appétissants (…) Les visiteurs de l’exposition pourront donc pour ainsi dire voir la viande à travers les yeux des bouchers », souligne la même source.
« Les fricadelles sont une forme d’art universelle : c’est l’une des idées que Daniel Spoerri développe dans sa thèse de doctorat provocatrice sur les boulettes de viande hachée (« A Dissertation on Keftedes »). La saucisse est une source d’inspiration presque intarissable dans l’art et la littérature : que ce soit sous l’angle du cannibalisme dans « Die Wurst », un des premiers récits de Friedrich Dürrenmatt, de l’humour dans le poème « Salami » de Carl Spitteler ou de l’ordre dans les affiches (« Wurstmappe ») de Christoph Hänsli », fait observer le communiqué.
« Viande – Une exposition sur la vie intérieure » est une invitation à explorer sous différents points de vue cette chose étrange qu’est la viande, ajoutent les organisateurs.