Taza: l’amandier, un modèle de développement durable pour les montagnes de Maghraoua
Taza – Au cœur des montagnes de la province de Taza, la commune de Maghraoua connaît une véritable renaissance agricole grâce à la culture de l’amandier. Ce fruit sec s’est imposé, ces dernières années, en levier majeur de développement socio-économique de cette région reculée, offrant aux populations locales une alternative durable.
Lors du troisième forum de la saison des amandes 2024, organisé dernièrement par l’association « Imnabhan » pour le développement et la culture, les acteurs de cette filière prometteuse ont témoigné de son impact positif sur la vie des populations locales.
Depuis 2015, l’association « Imnabhan », en s’inspirant des hautes orientations royales pour le développement du monde rural et tirant profil du soutien du Plan Maroc Vert (PMV), a mis en place un ambitieux projet de plantation d’amandiers. Ce programme a permis de transformer le paysage agricole de Maghraoua, avec plus de 2.400 hectares plantés, et de la commune voisine de Keldman, avec 1.130 hectares.
Dans ce cadre, le nombre des bénéficiaires de ce programme a augmenté en intégrant de nouveaux agriculteurs et en partageant les expériences réussies. Cette initiative vise également à renforcer les organisations professionnelles comme les coopératives, en améliorant leur gestion administrative et financière et en facilitant leur accès aux équipements nécessaires.
C’est l’association qui assure, en outre, un suivi technique et une formation adaptée aux besoins spécifiques des producteurs d’amandes, notamment en matière de techniques de production, de gestion de l’eau et de valorisation des produits.
Pour le président de l’association « Imnabhan pour le développement et la culture », Mimoun Alhouz « le choix de l’amandier s’explique par sa remarquable adaptation aux conditions climatiques difficiles de ces zones montagneuses, caractérisées par une altitude élevée et des précipitations limitées ».
« La plantation de l’amandier s’est avérée être une alternative adéquate pour cette zone, car cet arbre fruitier résiste bien à la sécheresse et au froid, ce qui est un atout majeur dans une région où l’eau est une ressource précieuse », a expliqué M. Alhouz.
Aujourd’hui, l’association « Imnabhan » et ses partenaires se concentrent sur la valorisation de l’amande. « Notre objectif est de faire de la production et de la transformation de l’amande la principale activité économique de cette zone », a affirmé M. Alhouz.
Selon lui, « cela passe par la création de coopératives de transformation et de commercialisation, qui permettront de créer des emplois et de générer davantage de revenus pour les agriculteurs ».
Les résultats du projet sont déjà visibles sur le terrain. Le conseiller agricole à l’Office National du Conseil Agricole (ONCA) à Taza, Yahya El Harrani, a constaté un retour des jeunes qui avaient quitté leurs villages pour saisir les nouvelles opportunités offertes par la filière amandier.
« Le taux de scolarisation s’est également amélioré, car les familles ont désormais les moyens de financer l’éducation de leurs enfants », a-t-il fait savoir.
« Nous observons aussi une augmentation des revenus des femmes, qui participent activement à la production et à la transformation des amandes », a-t-il enchaîné.
Au-delà de l’aspect économique, la culture de l’amandier contribue également à la préservation de l’environnement. « Les amandiers aident à lutter contre l’érosion des sols grâce à leurs racines profondes », a fait remarquer M. El Harrani.
En marge du forum, des spectacles folkloriques locaux ont été organisées par les agriculteurs de la filière amande. Chants, danses et musiques traditionnelles ont animé la journée, traduisant la joie et la fierté des producteurs face au succès de la récolte de cette année.
Le forum de la saison des amandes a mis en lumière le succès de la filière amande dans les montagnes de Maghraoua. Ce modèle de développement durable, porté par l’engagement de la société civile et le soutien du Plan Maroc Vert, offre un avenir prometteur à cette région et témoigne du potentiel de l’agriculture pour transformer les zones rurales du pays.