« Les Tempêtes » de Dania Reymond-Boughenou: le dérèglement climatique au cœur d’une fiction saisissante
Marrakech – Avec son long métrage « Les Tempêtes », présenté en avant-première mondiale au Festival international du film de Marrakech (29 novembre-7 décembre), Dania Reymond-Boughenou signe une fiction saisissante qui pousse vers une réflexion sur les conséquences désastreuses du dérèglement climatique.
La réalisatrice franco-algérienne a captivé le public en mêlant avec brio le fantastique au réalisme pour sonder les tourments d’un monde en proie à des bouleversements climatiques. Durant 84 min, le film suit Nacer, un journaliste de 45 ans, qui couvre un phénomène pour son journal. Des tempêtes de poussière jaune s’abattent sur sa ville, plongeant la population dans un état de stupeur et de peur.
Alors qu’il observe la multiplication d’évènements inexpliqués, sa femme Fajar, décédée, réapparaît. Face à des vents de plus en plus menaçants, Nacer ne tarde pas à percevoir l’étrangeté de la situation. Ces tempêtes, imprévisibles et oppressantes, semblent faire écho à des drames enfouis.
Dania Reymond-Boughenou tisse avec ce film un récit, dans lequel les événements naturels reflètent les blessures d’une société marquée par des années sombres. Bien plus qu’un phénomène météorologique, les tempêtes deviennent dans cette œuvre un symbole de l’indicible.
À travers une mise en scène singulière, la menace climatique prend une dimension presque mythologique, où les éléments se dressent comme un miroir des fragilités humaines.
Avec ce long-métrage, la réalisatrice propose une œuvre à la croisée des genres, où le mystère, le drame et la réflexion écologique s’entrelacent pour composer un tableau d’une saisissante intensité.
Outre « Les Tempêtes » de Dania Reymond-Boughenou (France, Belgique), plusieurs longs métrages sont en lice pour « l’Étoile d’Or » dans le cadre de la compétition officielle.
Il s’agit de « La Mer au Loin » de Saïd Hamich Benlarbi (Myanmar, Singapour, France, Norvège, Corée du Sud, Qatar), « Soudan, souviens-toi » de Hind Meddeb (France, Tunisie, Qatar), « Under the Volcano » de Damian Kocur (Pologne), « The Village Next to Paradise » de Mo Harawe (Autriche, France, Allemagne, Somalie), « The Wolves Always Come at Night » de Gabrielle Brady (Australie, Mongolie, Allemagne), « Bound in Heaven » de Huo Xin (Chine) et « Ma–Cry of silence » de The Maw Naing (Myanmar, Singapour, France, Norvège, Corée du Sud, Qatar).
Concourent également à cette compétition « Perfumed with Mint » de Muhammed Hamdy (Égypte, Qatar, Tunisie, France), « One of Those Days When Hemme Dies » de Murat Fıratoğlu (Turquie), « Happy Holidays » de Scandar Copti (Palestine, Allemagne, France, Italie, Qatar), « The Cottage » de Silvina Schnicer (Argentine, Brésil, Espagne, Chili), « Happyend » de Neo Sora (Japon, États-Unis) et « Jane Austen a gâché ma vie » de Laura Piani (France).
Placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Festival International du Film de Marrakech conforte sa place en tant que rendez-vous cinématographique incontournable et véritable moment d’échange et d’inspiration qui illustre la richesse et la diversité du 7ème art dans toute sa splendeur.