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23 Oct

La mobilisation des terres collectives, pièce maîtresse du développement rural

Casablanca – La nouvelle stratégie agricole, dont les fondements ont été définis par SM Le Roi Mohammed VI, met les terres collectives au centre de ses dispositifs visant à même de redynamiser le secteur et garantir un développement global et intégré.

La mobilisation de ces terres contribuera, à la fois, à la valorisation de la production agricole nationale et au processus d’insertion professionnelle des jeunes en milieu rural.

Ce levier purement stratégique mobilisera un million d’hectares de terres agricoles collectives, au profit des investisseurs et des ayants droit.

L’objectif étant de créer des opportunités et des programmes qui profitent aux ayants droit en premier lieu et aux investisseurs publics et privés de manière à contribuer à la création d’une classe moyenne rurale.

A cet effet, il convient de renforcer la coordination et la collaboration entre les secteurs concernés et de mettre à la disposition des jeunes du monde rural un environnement incitatif, par la création d’entreprises et l’appui à la formation, notamment dans les métiers et les services liés à l’agriculture.

« La mobilisation d’un million d’hectares de terres collectives à vocation agricole évoqué par sa Majesté le Roi que Dieu l’Assiste dans son dernier discours constitue effectivement un grand pilier de la stratégie agricole », a relevé El Hankari Abdelmajid, Gouverneur Directeur des affaires rurales au ministère de l’Intérieur, dans une déclaration à la MAP.

« Les terres collectives d’une superficie d’environ 15 millions d’hectares regorgent d’opportunités pour l’investissement dans différents secteurs », a noté M.El Hankari, soulignant que sur ces 15 millions d’hectares, environ 1,5 million d’hectares sont exploités directement et librement par les ayants droit.

« Le défi maintenant est de mobiliser 1 million d’hectares supplémentaires de terres à vocation agricole libre de toute exploitation individuelle pour le mettre à la disposition d’investisseurs ayants droit et privés », a précisé M.El Hankari.

Et de souligner que la première étape consiste d’abord, avec l’aide des autorités locales et provinciales concernées à répertorier et géo-référencer ces terres tenant compte de tous les facteurs requis pour la conduite des projets agricoles notamment, le niveau de fertilité des sols, la disponibilité de l’eau superficielle ou souterraine, la superficie minimale viable, les accès, etc.

Une fois ces terres répertoriées, a poursuivi le responsable, elles seront lotis en parcelles économiquement et techniquement viables et mis en location par voie d’appels d’offres avec cahiers de charges tel que prévu par les textes en vigueur.

« La totalité des revenus financiers récoltés seront mis à la disposition des collectivités propriétaires pour décider librement de leur sort, soit les réinvestir sous forme de projets de développement pour tous les membres de la collectivité, soit les distribuer entre les ayants droit sur la base d’une liste respectant les critères prérequis », a-t-il fait savoir.

Le budget qui sera consacré à moyen terme à ce projet sera consommé sous forme de formules incitatives d’encadrement et d’aide à l’investissement et à la protection sociale qui profiteront de prime abord à une classe rurale d’ayants droit menacée par l’exclusion d’accès et d’utilisation rationnelle du foncier collectif et par conséquent une classe qui souffre de la précarité et la pauvreté.

Cette classe rurale, a soutenu le responsable, bénéficiera non seulement des avantages prévus dans le cadre de l’agriculture solidaire portée par le programme Plan Maroc Vert mais également de la stratégie « Génération Green 2020-2030 ».

Quant à l’impact et aux résultats directs escomptés, M. El Hankari a relevé qu’il s’agit de l’amélioration des revenus, la création d’opportunités d’emploi, la pérennité des projets, l’essor d’une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs, l’émergence de nouveaux regroupements ou coopératives, et la création d’activités génératrices de revenus.

A cela il faut ajouter les effets indirects qui ont des impacts significatifs sur l’amélioration de l’Indice de Développement Humain (IDH) via l’amélioration des indicateurs de la santé et de la scolarisation, la réduction d’exode rural et d’habitat insalubre, ainsi la réduction du taux de criminalité.

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