La transition urbaine verte, un levier incontournable dans l’implémentation des engagements internationaux (Mme El Mansouri)
Rabat- La ministre de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, Fatima Ezzahra El Mansouri, a indiqué, vendredi à Rabat, que la transition urbaine verte constitue un facteur porteur de grandes opportunités de mise en œuvre des stratégies de développement et un levier incontournable dans l’implémentation des agendas et engagements internationaux.
Dans une allocution lue en son nom par la Directrice de l’Urbanisme, Badria Benjelloun, à l’ouverture de la 11è rencontre des Agences urbaines tenue sous le thème « Planification urbaine et transition urbaine verte : Quels enjeux pour le Maroc ? », Mme El Mansouri a souligné que le développement économique inclusif et durable souhaité impose et interpelle, plus que jamais, le renforcement de la coopération internationale et la coordination à tous les niveaux pour mobiliser les compétences et ressources nécessaires pour soutenir cette transition.
« A travers cette rencontre, avec des regards croisés sur les expériences marocaines, africaines et internationales, nous envisageons d’explorer les moyens et voies susceptibles d’opérer une transition significative en faveur d’un nouveau modèle de planification, de gestion et de gouvernance pour nos villes, de réfléchir à de nouvelles façons de concevoir et de produire des espaces de vie décents et accessibles, inclusifs et productifs », a-t-elle dit.
Et la ministre d’ajouter que « le partenariat et la coopération, que nous souhaitons renforcer, représentent désormais une démarche efficiente et porteuse pour faciliter l’inscription de nos villes dans des stratégies prometteuses de développement intégré, sûr et durable ».
Elle a également fait savoir que le thème et les axes de travail retenus pour cette rencontre s’inscrivent dans le cadre des recommandations du Nouvel Agenda Urbain et sont en phase avec la mobilisation collective autour des Objectifs de Développement Durable.
De son côté, le président de la Fédération des Agences Urbaines du Maroc, Amine Idrissi Belkasmi, a relevé que la transition urbaine, qui constitue un véritable défi pour nos villes, est l’objet aujourd’hui d’un grand débat et interroge les dynamiques d’évolution des villes, leurs combinaisons et les trajectoires territoriales qui en découlent.
Cette transition urbaine, a-t-il ajouté, appelle de ce fait à explorer des solutions originales en termes de gouvernance, de modèle d’aménagement et de financement pour accompagner cette transition à la fois subie et choisie et l’inscrire sur la voie d’une croissance urbaine verte qui demeure essentielle pour faire de l’urbanisation le moteur d’une transformation structurelle au service de l’émergence socio-économique des villes.
Cette rencontre, qui s’inscrit dans l’implémentation des dispositions du Nouvel Agenda Urbain, prône une mobilisation collective en vue d’asseoir de nouvelles approches pour introduire des pratiques éco-responsables au niveau des outils de la planification et de la gestion urbaines, a noté M. Idrissi Belkasmi, précisant que l’objectif visé est de déterminer les voies susceptibles de canaliser cette transition pour la rendre porteuse de développement durable à travers une planification urbaine et une gestion inclusive plaçant l’élément humain au centre de ses actions managériales et opérationnelles.
Pour M. Idrissi Belkasmi, également Directeur de l’Agence urbaine d’Agadir, les acteurs agissant dans la planification et la gestion urbaines doivent contribuer, et d’une manière décisive, à renforcer la productivité du territoire et la capacité de découpler la croissance de la pression sur les ressources naturelles.
« Ceci ne peut se faire qu’à travers des outils en mesure de soutenir les villes dans leurs stratégies spécifiques pour réussir la transition urbaine verte et appuyer leur cadre partenarial inter villes et d’identifier des sources de financement », a-t-il fait observer.
Pour sa part, le représentant de ONU-Habitat au Maroc, Abdellatif Bouazza, a indiqué que la transition vers des villes plus vertes est une étape clé pour atteindre les objectifs mondiaux inscrits dans le Nouvel agenda urbain, adopté en 2016 lors de la Conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III), qui reconnaît également l’importance de la planification urbaine dans la création de villes plus durables et plus résilientes.
Selon lui, les villes sont responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation de ressources naturelles. « C’est pourquoi il est crucial de développer des politiques et des plans de développement urbain qui intègrent des approches de durabilité environnementale, sociale et économique », a-t-il souligné.
Il a affirmé à ce propos que la transition vers des villes plus vertes nécessite une collaboration étroite entre les gouvernements, le secteur privé, la société civile et les citoyens, faisant remarquer que la participation et l’implication des communautés locales sont essentielles pour garantir que les politiques et les plans de développement urbain répondent aux besoins des populations locales.
La planification urbaine, a-t-il relevé, peut contribuer à la transition urbaine verte de plusieurs manières, notamment via l’intégration de principes de durabilité dans les plans urbains, le développement de stratégies de mobilité durable, la promotion de l’utilisation de l’énergie renouvelable, l’utilisation efficace de l’espace urbain et le développement de systèmes de gestion durable des déchets.
Elle peut aussi contribuer à renforcer l’attractivité des villes en créant des espaces publics de qualité, en offrant un accès facile aux services essentiels, en encourageant le développement économique et en favorisant la diversité culturelle. Ces facteurs peuvent contribuer à attirer des investissements, des talents et des touristes, renforçant ainsi l’attractivité globale de la ville, a-t-il conclu.
Initié par le ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et la Politique de la ville et la Fédération Majal en partenariat avec ONU-Habitat Maroc, cet atelier de partage et de réflexion vise à examiner les moyens et les voies susceptibles de canaliser cette transition pour la rendre porteuse de développement durable à travers une planification urbaine et une gestion inclusive.
Ce Workshop, qui rassemble deux jours durant les maires de plusieurs villes africaines, des représentants des pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), des experts nationaux et internationaux d’ONU-Habitat, GIZ et Maroc, et des directeurs d’agences urbaines, est en droite ligne de la vision stratégique de SM le Roi Mohammed VI tendant à inscrire le développement durable dans toutes les politiques sectorielles.
Quatre axes sont au centre de ce débat, à savoir la conception des documents d’urbanisme et la transition urbaine verte, la mobilité et la transition urbaine verte, le rôle des espaces ouverts dans la transition urbaine verte et la transition hydrique, un nouveau challenge pour la planification urbaine.