Un nouveau Sommet mondial pour le Climat cinq ans après l’Accord de Paris
Paris – Cinq ans après l’Accord de Paris, des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement, se réunissent, samedi en visioconférence, pour un nouveau sommet consacré à la lutte contre le réchauffement climatique.
Organisé par les Nations Unies, la France et le Royaume-Uni, avec le Chili et l’Italie en tant que partenaires, ce sommet rassemble également des dirigeants d’entreprises, des représentants de la société civile et des peuples indigènes.
Ce sommet de l’ambition climatique, destiné à célébrer l’Accord de Paris et à montrer que son esprit n’est pas mort, sera l’occasion d’exhorter les gouvernements à redoubler leurs efforts en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Lors de ce sommet, organisé en avance de la grande conférence de l’ONU sur le climat (la COP 26), qui devait se tenir cette année à Glasgow mais qui a été reportée à novembre 2021 à cause de la pandémie, les pays participants seront invités à présenter des plans climat actualisés, dans l’espoir de donner un nouveau souffle à l’ambition climatique.
La journée débutera par des interventions du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, puis des dirigeants du Royaume-Uni -qui préside la COP26-, Boris Johnson et de la France Emmanuel Macron, ainsi que de ceux du Chili et de l’Italie, partenaires de l’événement. Elles seront suivies des prises de parole, préalablement enregistrées, de près de 70 chefs d’Etat et de gouvernement.
Selon l’Elysée, seuls seront autorisés à s’exprimer les pays dont les annonces « seront à la hauteur de l’ambition fixée » par les trois parties organisatrices (l’ONU, la GB et la France). « Ces annonces seront soit inédites, soit déjà faites au cours de l’année », précise l’Elysée citée par les médias de l’Hexagone.
Le sommet sera ouvert par le Premier ministre britannique Boris Johnson. « Nos actions en tant que dirigeants ne doivent pas être motivées par la timidité ou la prudence, mais par une action à vraiment grande échelle », a-t-il déclaré en amont de l’événement. Le Royaume-Uni a pris l’engagement de réduire ses émissions de CO2 de 68% d’ici 2030.
Pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, l’engagement historique pris par les 195 signataires lors de l’Accord de Paris visant à limiter la hausse des températures à 1,5°C, est « loin d’être atteint » cinq ans plus tard : « Nous en sommes à 1,2°C de réchauffement et nous observons déjà des extrêmes climatiques et une volatilité sans précédents », a-t-il déclaré, ajoutant que « les politiques climatiques n’était pas à la hauteur des enjeux ».
« Nous ne sommes pas au rendez-vous », a pour sa part déclaré le président français Emmanuel Macron lors de la clôture du « Forum Zéro Carbone 2020 » organisé, jeudi et vendredi, par la mairie de Paris. Le chef de l’Etat français a toutefois souligné que la signature des Accords de Paris constituait « une avancée forte du multilatéralisme ».
Vendredi, les pays membres de l’Union européenne ont annoncé revoir leurs objectifs communs de réduction des émissions de CO2 à 55% d’ici 2030. La Chine a également annoncé récemment vouloir atteindre la neutralité carbone avant 2060.
Par ailleurs, une trentaine de pays devraient s’engager, lors de ce sommet, à atteindre un objectif de neutralité carbone au milieu du siècle et plus d’une cinquantaine à relever leurs plans climatiques à l’horizon 2030. Le sommet pourrait, en outre, déboucher sur des promesses d’augmenter les financements climat et d’améliorer l’adaptation au changement climatique, selon l’Elysée.
L’Accord de Paris, basé sur un processus d’engagements volontaires et de progression continue, prévoit que les pays révisent à la hausse leurs plans climatiques tous les cinq ans. Ils ont jusqu’au 31 décembre de cette année pour présenter de nouveaux objectifs de court terme plus ambitieux. Pour l’instant, seuls 20 Etats, représentant 7 % des émissions mondiales, les ont officiellement déposés auprès de l’ONU, selon les décomptes du think tank américain World Resources Institute (WRI).
L’Accord de Paris sur le climat a été signé le 12 décembre 2015 lors de la COP21 organisée en France. Qualifié à l’époque d’historique, il a été ratifié à ce jour par 183 Etats. Son objectif central est de renforcer la réponse mondiale à la menace du changement climatique en maintenant l’augmentation de la température mondiale à un niveau bien inférieur à 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour limiter encore davantage l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius.
En outre, l’accord vise à accroître la capacité des pays à faire face aux impacts du changement climatique et à rendre les flux financiers compatibles avec un faible niveau d’émissions de GES et une voie résiliente au climat.