ActualitésUSA: Vague de chaleur meurtrière, le changement climatique est-il à blâmer ?

Actualités

03 Juil

USA: Vague de chaleur meurtrière, le changement climatique est-il à blâmer ?

Washington – Longtemps synonyme de légèreté, de convivialité et de temps clément, l’été est désormais associé à des situations caniculaires alarmantes, menaçant les humains, les animaux et toute trace de vie sur terre.

Aujourd’hui, plusieurs scientifiques, hommes politiques et acteurs de la société civile s’accordent à dire que de telles vagues de chaleur ne peuvent être que symptomatiques de la persistante menace qu’est le changement climatique.

Rien qu’au début de cette saison estivale, une canicule dévastatrice s’est emparée du nord-ouest du Pacifique, laissant des milliers d’Américains sans électricité, au moment où la plupart du pays est en lutte contre la pire sécheresse des deux dernières décennies. Des conditions météorologiques inquiétantes avaient déjà déclenché, au début de juin, des incendies de forêt en Californie, au Nevada et à Washington.

Dans cette région des Etats-Unis typiquement tempérée, les températures ont été de 4°C plus élevées que d’habitude, les records de chaleur dans le nord-ouest du Pacifique étant battus, pas d’un degré ou deux, mais de quatre ou cinq.

Dans l’Oregon, les températures ont dépassé cette semaine les 47°C, selon le Service météorologique national. Ce record est dû à un dôme thermique emprisonnant l’air chaud au-dessus de l’Etat et de ses voisins. Des centaines de décès seraient liés à cette vague de chaleur historique qui s’est installée dans la région.

En effet, au moins une centaine de personnes sont décédées depuis vendredi dans ce contexte de chaleur insoutenable, selon le bureau du médecin légiste de l’Etat, tandis que la police de l’Oregon a, pour sa part, révélé « qu’une enquête préliminaire suggère que ces fatalités seraient vraisemblablement associées à la canicule au nord-ouest du Pacifique ».

Ce nombre est appelé à augmenter, notamment si la vague de chaleur persiste. L’âge des personnes ayant succombé varie, selon les responsables de l’Etat, de 44 à 97 ans, et la plupart d’entre eux avaient des problèmes de santé sous-jacents.

Pour contrer ce problème, le président Joe Biden a réuni cette semaine, en mode virtuel, les gouverneurs de l’Ouest des Etats-Unis pour discuter de la sécheresse et des vagues de chaleur qui continuent de s’aggraver avec le changement climatique, ainsi que de la meilleure façon de remédier à cette situation alarmante qui est prémonitoire d’un autre été destructeur.

« La menace des incendies de forêt dans l’Ouest, cette année, est plus grave qu’elle ne l’a jamais été », a déclaré le locataire de la Maison Blanche lors de la réunion, ajoutant que « maintenant, nous devons agir et agir vite ».

« Le changement climatique entraîne une dangereuse confluence de chaleur extrême et de sécheresse prolongée », a-t-il dit, relevant que « nous assistons à des incendies de forêt de plus grande intensité, qui se déplacent plus rapidement ».

Dans le cadre de cette rencontre, l’administration américaine a annoncé l’embauche de plus de pompiers fédéraux et l’augmentation immédiate de leur salaire.

« En raison du changement climatique, la lutte contre les incendies de forêt n’est plus une activité saisonnière », a souligné la Maison Blanche dans un communiqué, affirmant qu’au moment où « les saisons des incendies se transforment en années d’incendie, il est impératif d’avoir une main-d’œuvre disponible toute l’année pour intervenir à tout moment », même quand il est question d’actions préventives.

Signe du réchauffement planétaire, une nouvelle température record vient d’être relevée pour l’Antarctique, soit 18,3°C, enregistrée l’année dernière

« La vérification de ce record de température maximale est importante, car elle nous aide à se faire une idée de la météo et du climat dans l’une des dernières frontières de la Terre », a déclaré le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, Petteri Taalas.

« La péninsule antarctique fait partie des régions de la planète qui se réchauffent le plus rapidement, près de 3 °C au cours des 50 dernières années », a indiqué M. Taalas, notant que « le nouveau record de température est donc cohérent avec le changement climatique que nous observons ».

Alarmée par ces événements dévastateurs, la communauté scientifique réitère son plaidoyer pour une transition écologique visant à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre afin d’éviter les répercussions les plus meurtrières du réchauffement climatique.

Voir Aussi