Des villes vertes inclusives, durables et résilientes au coeur d’un débat à Rabat

Rabat- Les participants à un atelier de réflexion autour de la planification et la transition urbaine verte ont souligné, vendredi à Rabat, l’importance d’élaborer des stratégies de planification urbaine selon une approche holistique qui intègre les dimensions de résilience, de durabilité et de développement économique.

Lors d’une rencontre initiée par le ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et la Politique de la ville et la Fédération « Majal » des agences urbaines en partenariat avec ONU-Habitat Maroc, les différents intervenants ont insisté que la planification urbaine verte doit nécessairement aider à façonner un cadre qui facilite la co-création de solutions innovantes d’une croissance verte et durable.

Cette planification devrait contribuer à recentrer la transition vers un partage équitable des bénéfices de l’urbanisation et rompre avec le schéma classique de centre urbain devenu polluant et énergivore, ont-ils relevé, plaidant pour une réflexion profonde du modèle de conception de l’organisation des espaces urbains au vu des défis climatiques afin d’apporter des solutions innovantes et des réponses adéquates (laboratoires urbains et our city planning) capables d’assurer l’accompagnement de la transition verte dans ce domaine.

Pour ce faire, les experts marocains et internationaux ont recommandé la mise en place d’instruments de mesures, notamment des indicateurs de performance qui aideront le pays à stimuler une croissance économique verte, essentielle pour réaliser le développement durable.

Intervenant lors de la 1ère session axée sur « La conception des documents d’urbanisme et la transition verte », la Directrice de l’Urbanisme, Badria Benjelloun, a indiqué que cette rencontre qui réunit 29 agences urbaines et une palette d’experts sur les plans national et international, ainsi que des représentants d’ONU-Habitat de GIZ, se veut une occasion pour débattre d’un sujet stratégique “qui vise à revoir notre système de planification territoriale, à planifier autrement en intégrant les nouveaux enjeux de durabilité, de résilience et de développement économique”.

Cet atelier permet de tracer une trajectoire vers le renforcement du partenariat et l’inscription d’un nouveau paradigme à l’international, outre l’amélioration des référentiels de la planification et le renforcement des compétences et des capacités au sein des agences urbaines pour mieux planifier, a-t-elle déclaré.

A cette occasion, Mme Benjelloun a passé en revue l’évolution de la planification urbaine au Maroc et les différentes contraintes rencontrées lors de l’élaboration des stratégies urbanistiques, affirmant que l’anticipation et la gestion de l’Urbanisation est un défi complexe, du fait de son rythme accéléré et de son ampleur.

Après avoir rappelé la refonte du système de planification territoriale, elle a appelé à renforcer le métier des agences urbaines en matière de planification urbaine, à s’inscrire dans les standards internationaux et à faire des documents d’urbanisme des outils d’adaptation, de développement et d’aide à la décision en matière d’investissement.

La session a été également marquée par une présentation de M. Salvatore Fundaro, de l’ONU-Habitat (Laboratoire urbain, Section planification, finance et économie), sur la « Planification durable: des principes globaux aux pratiques locales » au cours de laquelle il a mis en exergue l’approche Urban lab comme outil d’expérimentation et d’innovation.

Pour sa part, Mme Aminata SY, de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a fait un témoignage sur la planification efficiente de cet espace communautaire pour juguler tous les enjeux et permettre une absorption souple des chocs structurels.

Cette rencontre de deux jours a pour objectif majeur de se doter des outils nécessaires pour soutenir les villes dans leurs stratégies spécifiques pour réussir la transition urbaine verte et appuyer leur cadre partenarial inter villes et d’identifier des sources de financement.