Zahra Saad, une passionnée de la recherche sur les ressources halieutiques de la baie de Dakhla
–Par Imad Dliâ—
Dakhla – Armée d’une expérience vaste et diversifiée, d’une connaissance pointue dans le domaine de la recherche halieutique et d’une énergie débordante, Zahra Saad fait partie de la catégorie des femmes qui nourrissent de grandes ambitions, croient en leur potentiel et se sentent toujours assoiffées d’étoffer leurs connaissances.
Son savoir-faire a été aiguisé par une expérience professionnelle au Centre régional de l’Institut national de recherche halieutique (INRH) de Dakhla et Laâyoune, où elle a fait ses preuves grâce à sa « passion, curiosité et volonté » de surmonter les obstacles.
Après un baccalauréat en sciences mathématiques au lycée Hassan II à Laâyoune en 1995, Mme Saad a poursuivi ses études supérieures à l’Université Ibn Zohr d’Agadir et décroché une licence en chimie organique en 2001 et un diplôme des études supérieurs approfondies (DESA) en chimie organique et écologie chimique en 2003 à la Faculté des sciences Agdal, relevant de l’Université Mohammed V à Rabat, avant de compléter son doctorat dans la spécialité « Ecologie et gestion de la qualité des eaux côtières » à la Faculté des sciences Semlalia, de l’Université Cadi Ayyad à Marrakech en 2015.
Cette native de Tan-Tan, qui est installée à Dakhla depuis l’âge de 5 ans, a entamé son parcours professionnel à l’INRH en 2005. Après une année elle a occupé le poste de responsable (par intérim) du laboratoire de surveillance et de salubrité du littoral au Centre régional de l’INRH à Laâyoune, dont sa tâche principale était l’analyse d’eau de mer pour la détection des espèces toxiques ayant un effet sur la salubrité des coquillages.
En 2007, elle a retourné à Dakhla, où elle a été chargée de l’unité des phycotoxines au laboratoire de surveillance et de salubrité du littoral au Centre régional de l’INRH à Dakhla et depuis 2008 elle a occupé le poste d’un cadre au laboratoire d’aquaculture, d’océanographie et des ressources littorales au sein du même Centre.
« Dans cette station aquacole, je m’occupe du suivi du niveau trophique des zones allouées à l’aquaculture (notamment l’algoculture et la conchyliculture) et du suivi de l’évolution des effets environnementaux de la pisciculture récemment entreprise dans la baie de Dakhla », a-t-elle indiqué dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion de la journée mondiale de la femme.
Mme Saad doit sa réussite professionnelle à plusieurs qualités, dont la valeur du travail, la rigueur et la volonté et au soutien moral de son entourage et sa famille, a-t-elle confié, faisant savoir que son père était pour elle une « grande source d’inspiration » et lui a montré la voie à suivre grâce à sa droiture, son honnêteté et son éthique.
Sa passion pour la recherche ne va pas s’arrêter là, d’autant plus qu’elle va partir le 6 novembre 2009 en Egypte pour présenter une communication orale à la conférence de Hana au Caire sur la dynamique du phytoplancton toxique dans la baie de Dakhla et le 16 mars de la même année à Beyrouth (Liban) pour présenter une communication sur l’impact des coquillages contaminés sur la santé du consommateur.
Cette expérience lui a donner la chance de rencontrer des chercheurs d’origine maghrébine et étrangère spécialistes dans la recherche halieutique, sachant que le passage d’une étude à l’autre lui a permis de consolider ses connaissances en la matière.
De même, elle a pris part à la 8 édition des Doctoriales de l’Université Cadi Ayyad à Marrakech, du 12 au 18 Décembre 2010, où elle s’est vue décernée le deuxième prix du meilleur exposé, en présentant une communication orale sur l’étude d’impact des projets de développement et d’aménagement sur l’environnement de la baie de Dakhla.
Mme Saad est auteure de plusieurs articles dont « l’évaluation de la potentialité ostréicole de la baie de Cintra », « la dynamique du phytoplancton et la qualité physico-chimique dans la baie de Dakhla » et « la contamination métallique de la faune macrobenthique de la baie de Dakhla ».
« J’ai continué à suivre mon objectif qui est de faire la recherche sans relâche, de publier et de participer à des conférences, des colloques et séminaires », a-t-elle indiqué.
A côté de sa passion à la recherche halieutique, Mme Saad s’est véritablement engagée dans l’action associative. En 2007, elle a créé l’association « Arrayan pour le développement de la femme » de la région Dakhla-Oued Eddahab, qui s’assigne pour objectif de contribuer au développement de Dakhla-Oued Eddahab et de promouvoir les droits socio-économiques, culturels et politiques de la femme.
Parmi les taches de l’association figurent également l’orientation et la formation des mères des enfants à handicap mental dans le domaine de communication et d’éducation, en vue d’assurer l’intégration de cette catégorie dans la vie sociale, en plus de l’organisation des journées de sensibilisation et d’initiation aux méthodes et outils d’éducation spécifiques au profit des mères des enfants trisomiques.
Elle est également membre de la commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) de Dakhla-Oued Eddahab depuis 2020. Soucieuse de défendre les intérêts de la femme, elle est aussi membre de la cellule de la femme et de l’enfant au tribunal de première instance de Dakhla depuis cinq ans et membre consultatif de l’organe de l’équité, de l’égalité des Chances et de l’approche genre du Conseil régional de Dakhla-Oued Eddahab, depuis 2018.
Un hommage lui a été rendu au forum international du leadership féminin, organisé l’année dernière au Parlement européen à Bruxelles à l’occasion de la journée du 8 mars, pour son militantisme pour la défense des intérêts de la femme. Elle a aussi obtenu le certificat du « Futur nouveau leader » à la 3éme édition du Forum de Crans Montana tenue à Dakhla.
Mme Saad est persuadée qu’il faut continuer la lutte pour accompagner d’autres femmes pour qu’elles puissent avoir les mêmes chances et qu’elles gagnent la confiance en elles.
Elle a salué le rôle de la femme marocaine dans la société et les défis qu’elle relève. Elle a également souligné l’implication majeure de la femme dans la vie politique, sociale et économique dans les provinces du sud et sa participation déterminante dans les chantiers de développement que connaissent ces régions.