CarrièresVida Amor de Paz ou l’histoire d’une égérie de l’environnement qui adore braver le danger

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13 Nov

Vida Amor de Paz ou l’histoire d’une égérie de l’environnement qui adore braver le danger

— Par Hicham Lakhal.

Marrakech – Vida Amor de Paz, littéralement « Vie Amour de Paix », est une égérie guatémaltèque de l’environnement, qui défend depuis près de deux décennies l’environnement et la nature face à la menace du changement climatique en Amérique Latine.

Toujours armée de courage, cette femme a bravé les dangers en choisissant de s’engager dans une aventure inédite en Amérique Latine. En effet, en 2007, cette héroïne des temps modernes a passé deux semaines dans l’Arctique avec, pour seule compagnie, les ours polaires et un groupe de scientifiques.

De cette expérience est né un E-Book intitulé « Aventure extrême », dans lequel cette aventurière intrépide relate dans les moindres détails son voyage et sa quête du chaînon manquant entre la disparition de la civilisation Maya et les changements climatiques que connait le monde actuel.

« La civilisation Maya était bien avancée en astronomie et en mathématiques mais elle s’est autodétruite par l’exploitation excessive des ressources naturelles. Le peuple Maya aimait faire étalage de ses richesses et s’enorgueillait même si c’était aux dépens de la nature. Ce peuple a détruit les forêts et les systèmes d’irrigation, brûlé les récoltes et asséché les ressources naturelles. Aujourd’hui nous voyons que la civilisation moderne marche sur les pas des Maya », a-t-elle confié lors d’un entretien accordé à la MAP.

Après avoir vécu dans l’une des contrées les plus froides de la planète, cette productrice de films-documentaires a réalisé un documentaire intitulé « De la civilisation Maya au Pôle nord », qu’elle a présenté dans 13 capitales mondiales lors de sommets consacrés à l’environnement, comme celui de Marrakech, qui se poursuit jusqu’au 18 novembre courant.

A travers ses différentes initiatives, Vida Amor cherche à mettre en garde sur le risque que la planète pourrait devenir invivable au cours des prochaines années, à moins que les bonnes décisions ne soient prises.

De l’avis de cette journaliste ayant reçu plusieurs distinctions nationales et internationales en reconnaissance de ses efforts dans le domaine de l’environnement, il n’y a pas besoin d’être un expert pour voir les effets du changement climatique au Pôle nord et pour constater l’ampleur des dégâts provoqués par l’Homme: « la glace, jadis compacte et solide, n’arrête pas de fondre à un rythme effrayant ».

« La sensibilisation quant à ce qui se passe autour de nous et que nous ne voyons pas ou ne voulons pas voir ne peut plus attendre », insiste Vida Amor, en relevant qu’elle continuera à agir en réalisant un nouveau documentaire au début de l’année prochaine consacré à l’augmentation du niveau des mers et des océans dans plusieurs régions du monde au risque de les faire disparaitre de la carte.

La productrice exécutive et journaliste vedette de l’émission « Los secretos mejor guardados » (les secrets les mieux gardés) diffusée par la chaîne « Guatevision » affirme qu’elle se fait un devoir de visiter différentes régions de son pays et à l’étranger pour mettre la lumière sur de projets en faveur de l’environnement comme la protection des tortues d’Amérique centrale menacées d’extinction ou la reforestation.

La plupart de ces projets se heurtent à des difficultés de financement, déplore-t-elle, en appelant les organismes gouvernementaux et non-gouvernementaux à offrir le soutien financier nécessaire pour faire face aux changements climatiques.

Et Vida Amor d’ajouter que son intérêt pour l’environnement n’est pas né d’hier, mais remontre aux années 90 lorsqu’elle a regardé un documentaire sur les dangers qui menacent la planète, en assurant que ce documentaire l’a poussée à créer la Fondation forêt tropicale au Guatemala en 1993, puis la « Tropical Forest Foundation » à Miami en 2001.

Ces initiatives sont une réaction à la destruction des forêts d’Amérique Latine, explique cette passionnée de l’environnement, avant d’ajouter: « pire encore, la température continue à augmenter ce qui signifie que tous les espaces verts fragiles d’Amérique latine risquent de disparaître pour toujours ».

Qualifiant d’ »expérience extraordinaire » sa participation au Sommet de Marrakech et ses échanges avec les différentes délégations y prenant part, Vida Amor estime qu’il n’y a rien de plus beau que de se perdre dans les dédales de la médina, de goûter à des plats savoureux et de découvrir un peuple accueillant et souriant.

De son avis, la ville de Marrakech a fait de grands efforts pour que la COP 22 apporte une expérience positive pour la planète, à tel point que la cité ocre évoque désormais l’image d’une ville ayant permis à tous d’apporter une contribution à la recherche des moyens pour rester en vie sur la planète terre.

« Je souhaite que les pays participant à ce Sommet voient plus grand pour faire face aux changements climatiques et leurs différentes manifestations comme la sécheresse, les inondations et les éruptions volcaniques, afin de garantir une planète viable pour les générations futures », poursuit-elle, en s’interrogeant sur l’avenir de l’humanité si la question de l’environnement ne trouve pas de réponse.

« Comment sera notre existence si la situation venait à empirer à cause de nos actes? Pourrons-nous aller vers une autre planète pour le détruire elle aussi ? Que nenni! ce sera la fin », conclut cette égérie de la protection de l’environnement au Guatemala et ailleurs.

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