Agriculture en Afrique : M. Sadiki relève le besoin pressant de stratégies robustes d’adaptation
Meknès- Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, a relevé, lundi à Meknès, le besoin pressant de mettre en œuvre des stratégies robustes d’adaptation en Afrique, notamment dans le secteur agricole.
« Le besoin pressant de stratégies d’adaptation robustes n’a jamais été aussi criant, au moment où le financement pour soutenir ces efforts reste insuffisant », a indiqué M. Sadiki lors de la 4ème Conférence ministérielle annuelle de l’Initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA) au changement climatique, tenue sous le thème « Financements Innovants pour Accélérer l’Adaptation de l’Agriculture Africaine au Climat », en marge du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM).
Selon le ministre, l’Afrique a besoin d’environ 580 milliards de dollars pour des mesures d’adaptation entre 2020 et 2030, avec un accent particulier sur l’agriculture, notant que le financement réel de l’adaptation reçu par le continent n’était que de 11,4 milliards de dollars par an en 2019 et 2020, bien en deçà des 52,7 milliards de dollars annuels projetés nécessaires pour 2030
L’agriculture nourrit les économies africaines et soutient plus de la moitié de la population du continent, mais elle est confrontée à une menace existentielle, avec des sécheresses, des inondations et des conditions météorologiques imprévisibles qui mettent en péril sa pérennité, a-t-il relevé, soulignant l’urgence d’agir face à la crise climatique qui « menace la survie même de notre secteur agricole ».
Et d’ajouter : « Il est de notre responsabilité de nous assurer que nos agriculteurs disposent des ressources nécessaires pour prospérer dans un environnement en mutation. Cela implique des investissements judicieux, des politiques visionnaires et une coordination efficace entre tous les acteurs impliqués ».
Cette conférence vise à traduire ces priorités en actes, a affirmé M. Sadiki, appelant ainsi à l’action et l’engagement collectifs afin de forger un nouveau pacte pour l’action climatique, ancré dans la solidarité, l’innovation et l’ambition, en capitalisant notamment sur les dynamiques de Nairobi, de la COP28 et de cette conférence dans la perspective de bâtir les coalitions et les partenariats nécessaires pour faire de l’adaptation agricole une priorité politique et financière de premier plan.
Pour sa part, Josefa Sacko, commissaire à l’agriculture, au développement rural, à l’économie bleue et à l’environnement durable de la Commission de l’Union Africaine (UA), a fait valoir qu’il est essentiel de mettre en place des solutions innovantes, telles que l’initiative AAA, pour renforcer l’action climatique en Afrique, identifier les défis spécifiques et favoriser un développement durable.
Cette initiative vise également à rendre justice aux pays qui n’ont pas accès aux financements nécessaires, ce qui représente l’un de ses objectifs principaux, a-t-elle dit, notant qu’en accompagnant ces pays, l’initiative AAA contribue à établir une roadmap pour la transformation de l’agriculture, en tirant des leçons des politiques agricoles précédentes.
L’Afrique dispose désormais d’une roadmap et de politiques continentales adaptées pour répondre aux défis climatiques, a affirmé Mme.Sacko, estimant que l’adaptation des agendas africains en matière de climat et l’investissement dans le système agricole sont des composantes essentielles du développement du continent.
Selon la responsable, ce processus d’adaptation est crucial pour parvenir à une transformation significative dans les 10 prochaines années, d’autant plus que l’initiative AAA s’engage à soutenir ce progrès à travers un plan d’action de 10 ans, promettant notamment des avancées significatives en matière de sécurité alimentaire.
Événement de haut niveau, la Conférence Ministérielle de l’Initiative AAA offre un espace de dialogue politique crucial pour les ministres africains en charge de l’agriculture, ainsi que pour les représentants des organisations régionales, les partenaires techniques et financiers et les acteurs clés du secteur.
Marquée par la présence du secrétaire général de l’Initiative AAA, Seyni Nafo, cette Conférence ministérielle réunit une coalition d’acteurs engagés pour l’avenir climatique de l’agriculture africaine. Elle contribue à catalyser une mobilisation accrue et coordonnée des ressources pour renforcer la résilience de l’agriculture et des systèmes alimentaires africains, améliorer les moyens de subsistance des communautés rurales et promouvoir un développement durable du continent.