L’ampleur de la participation à la COP22 traduit l’engagement de tous les acteurs d’être au rendez-vous de l’histoire

Marrakech – L’ampleur de la participation à la 22è Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22), dont les travaux débuteront lundi à Marrakech, traduit l’engagement de tous les acteurs d’être au rendez-vous de l’histoire, a affirmé président désigné de la COP22, Salaheddine Mezouar.

Il y a déjà plus de 43 chefs d’État et plus de 32 chefs de gouvernement et Premiers ministres, dont la présence est confirmée, auxquels s’ajoutent quelque 3300 acteurs de la société civile. « C’est extraordinaire », a précisé M. Mezouar, lors d’une conférence de presse conjointe, dimanche sur le site de Bab Ighli, avec la Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Patricia Espinosa.

Quelque 23.500 participants sont déjà inscrits sur la zone bleue du site de la conférence – gérée par l’ONU -, ainsi qu’un total de 30.000 participants dans la zone verte (société civile, acteurs privé…).

« Tout cela démontre que « l’état d’esprit est extrêmement positif » et que « tout le monde veut agir pour que Marrakech soit au rendez-vous des attentes », s’est-il félicité.

Lors de cette conférence de presse, Mme Espinosa et M. Mezouar ont salué le succès de l’entrée en vigueur de l’accord de Paris et ont annoncé que 100 Parties ont ratifié cet accord, montrant leur engagement en faveur d’une action mondiale pour le climat. Ils ont également annoncé que la première réunion des Parties à l’accord de Paris (CMA1) se tiendra le 15 novembre, pendant le déroulement de la COP22.

M. Mezouar a assuré que la présidence marocaine veillera à encourager les autres pays à ratifier l’accord de Paris le plus tôt possible et à maintenir l’esprit inclusif pour pouvoir passer au nouveau cadre défini par cet accord.

Il a souligné l’importance de parvenir, pendant les 11 jours de la COP22, à des engagements concrets de la part aussi bien des Etats que de la société civile, en particulier dans les domaines de la finance climat et de l’adaptation, en assurant que la présidence marocaine sera « une présidence de la facilitation et de l’inclusion ».

Le président de la COP22 a aussi promis que « Marrakech sera un moment qui marquera une inflexion dans la dynamique en relation avec le climat ».

A la lumière de « la prise de conscience globale de l’urgence d’agir, il est important que Marrakech soit une facette de l’action, du concret et de la rupture et puisse enclencher un changement de paradigme », a-t-il encore souligné.

« Nous changeons de paradigme vers une économie sobre en carbone qui nécessite des flux de finance climat importants à destination des pays les plus vulnérables », a-t-il dit, notant que ces pays attendent des projets concrets et fondent leurs espoirs à ce que les Etats aient de plus grandes ambitions et que la société civile s’engage aux côtés des Etats.

Il a, en outre, ajouté que l’un des enjeux principaux de cette COP est le financement, tout en déclinant cinq chantiers majeurs en relation avec les pays en développement, à savoir: l’eau, l’énergie, les villes, les forêts et l’agriculture.

Pour sa part, Mme Espinosa a salué les liens étroits de travail établis entre la CCNUCC et les équipes marocaines pour la préparation de la COP de Marrakech, se félicitant des efforts considérables entrepris afin de rendre « magnifique » le site de Bab Ighli.

Elle a relevé que la première Conférence des parties à l’accord de Paris (CMA1), qui se tiendra le 15 courant sera un moment de célébration, mais aussi une opportunité pour réfléchir aux défis et enjeux auxquels font face les pays vulnérables aux changements climatiques.

Se félicitant que 100 pays auraient ratifié l’accord jusqu’à aujourd’hui, soit la moitié de la planète, elle a émis l’espoir de voir le reste des Etats leur emboîter le pas durant avant la fin de la COP22.

Elle a assuré que le travail se poursuivra à Marrakech pour examiner et compléter les détails d’un régime global et transparent appuyant une action globale, avec un agenda de 100 milliards de dollars.

Les gouvernements seront également appelés à chercher à clarifier l’adaptation des mécanismes de financement et des mesures de renforcement des capacités pour aider les pays en développement, a-t-elle ajouté.

Les COP ont été créées et mises en place pour encadrer les efforts des pays qui sont Parties à la Convention pour faire face aux changements climatiques. Cette convention réunit tous les pays du monde nommés « Parties ».

Chaque année, les Parties à la Convention s’engagent à entériner des accords sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre causées par l’Homme, avec des objectifs communs mais différenciés. Les Etats évaluent, lors de ces Conférences annuelles, l’évolution de leurs engagements et l’application de la Convention-cadre. Des sessions de négociations sont réalisées en amont de ces Sommets.