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14 Nov

COP22: Des enfants déterminés pour faire entendre leur voix sur le climat

Marrakech,  On dit souvent que la vérité sort de la bouche des enfants. Si la véracité du proverbe se trouve établie dans bien de situations, on en voit une parfaite illustration à la 22ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) qui se tient actuellement à Marrakech.

« Nous sommes les hommes de demain et on veut être sûr que le monde que les adultes préparent pour nous sera celui dans lequel nous souhaitons vivre ». Cette « revendication », répétée avec simplicité et en toute spontanéité par des militants en herbe de la cause environnementale dans la zone verte dédiée à la société civile, est d’une force telle qu’elle résume l’enjeu de la préservation de l’environnement pour les générations futures, au cœur des négociations en cours sur le climat dans le cadre de la COP22.

Tout sourire et très engagés, ces enfants de 10 à 16 ans préparent depuis un an leur participation à cet événement planétaire dans le cadre d’une initiative de la Rabita Mohammadia des Oulema. Ils n’hésitent pas à s’approcher des visiteurs de leur stand pour les informer de leurs activités dans le domaine de la protection de l’environnement et leur expliquer leur perception des enjeux de la lutte contre les effets du changement climatique et leurs attentes en tant qu’enfants de la COP.

Dans une fluidité surprenante, Fatiha qui à 13 ans préside le club de l’environnement, étale sans complexe et avec fierté le bilan de l’action de son équipe qui a déjà été associée à plusieurs événements en préparation de ce sommet mondial sur le climat, dont la Pré-COP de Marrakech ou encore la MEDCOP dédiée aux pays de la Méditerranée.

« Cela nous a donné l’occasion de présenter notre vision du changement climatique et ses impacts sur nous et ce que nous attendons des adultes à ce cet égard », confie-t-elle à la MAP.

Et d’ajouter que « ce que nous attendons de la COP22 c’est de nous intégrer en tant qu’enfants dans l’opération de préservation de l’environnement et la lutte contre les effets du changement climatique ».

« Nous avons une forte volonté de travailler dans ce domaine », assure-t-elle, souhaitant que les enfants puissent avoir la confiance des adultes pour travailler avec eux dans le domaine environnemental et même politique pour leur faire part de leur vision, d’autant plus, dit-elle, que « nous vivrons dans le monde qu’ils sont en train de concevoir maintenant et on veut être sûr que c’est vraiment le monde que nous voulons pour vivre ».

Abondant dans le même sens, sa collègue Manal, du club science, affirme qu’ »on est les hommes de demain, ceux qui vont subir les conséquences de ces changements ».

« On est là donc pour parler de l’impact des changements climatiques sur l’enfant et pour savoir quelles sont les solutions possibles », martèle la jeune militante de 16 ans.

La plus jeune du groupe, Hibatoullah du club santé, table sur cette participation à la COP22 pour sensibiliser les gens quant aux bienfaits d’opter pour le recyclage pour éviter la pollution de l’environnement.

« Si on pollue notre environnement, on ne pourrait pas respirer », explique-t-elle avec la voix innocente de l’enfant de 10 ans. Emerveillée par « les belles idées » de recyclage présentées sur les stands voisins de l’espace Innovation, elle dit vouloir bien s’y inspirer dans le travail du groupe pour préserver l’environnement.

Outre l’organisation tout au long de l’année d’activités, de colloques et de rencontres avec les spécialistes de la question environnementale, ce groupe d’enfants rassemblés dans le cadre de l’initiative dite « Fitra » vient de lancer une bande dessinée avec la contribution de plus 1000 enfants de toutes les régions du Maroc, portant sur les changements climatiques et leurs conséquences sur les enfants.

S’y ajoute la réalisation d’un jeu vidéo axé sur un superhéros nommé « Nadif » qui rassemble les déchets jetés hors des lieux dédiés, en plus d’un jeu de société sur la biodiversité en cours d’édition.

Par Amal TAZI

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